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Buenos Aires (Agence Fides) - La Commission épiscopale de pastorale sociale de la Conférence Épiscopale argentine a lancé une nouvelle alerte sur l'aggravation du trafic de drogue, avec toutes ses conséquences néfastes, sous le titre "Les blessures du trafic de drogue".
Le texte rappelle les paroles des Évêques lorsqu'ils ont souligné la tragédie du trafic de drogue il y a plusieurs années, et "les visages souffrants de ceux qui sont piégés et condamnés par l'une des plus grandes calamités de ces derniers temps, comme la consommation de drogue et la toxicomanie". Selon les Évêques , le commerce de la drogue s'est maintenant établi dans tout le pays, avec une forte pénétration surtout dans les quartiers les plus pauvres à la périphérie des grandes villes, détruisant les familles et semant la mort. "Tout ce qui est lié à la drogue est déshumanisant, annule le don de la liberté, accable d'échecs les projets de vie et soumet les familles à de dures épreuves" (voir Fides 13/11/2007).
"En ces temps, nous assistons à un phénomène qui aggrave douloureusement ce problème", souligne la note de la Commission épiscopale de pastorale sociale qui vient d'être publiée, citant "ce qui semble être une escalade de violence sans fin avec une fréquence inhabituelle dans la ville de Rosario, dans la province de Santa Fe" (voir Fides 10/3/2023).
Selon les informations recueillies par Fides, une lutte sanglante et sans merci pour le contrôle du marché de la drogue se déroule à Rosario, avec d'un côté les narcotrafiquants et de l'autre les membres de la police, de la politique et de la justice. En 2022, 288 meurtres ont été enregistrés.
La note poursuit en disant que l'on entend souvent : "cette situation incontrôlable a été atteinte avec la complicité et la corruption de certains dirigeants. La société soupçonne souvent les membres des forces de sécurité, les fonctionnaires de justice et les hommes politiques de collaborer avec les groupes mafieux. Cette réalité affaiblit la confiance et décourage les espoirs de changement. Mais elle est aussi complice de ceux qui, pouvant faire quelque chose, l'ignorent, s'en lavent les mains et regardent ailleurs".
La Commission épiscopale exprime sa solidarité et sa proximité avec l'équipe de pastorale sociale de l'archidiocèse de Rosario, selon laquelle la ville vit une situation d'injustice qui crie au ciel, en raison de l'absence de réponse des différents niveaux de l'État représentés par des magistrats et des fonctionnaires légalement nommés dans une démocratie. En outre, le lien entre ces bandes criminelles organisées et les structures de contrebande, les mécanismes de blanchiment d'argent et d'évasion fiscale est mis en évidence.
"Nous savons qu'il y a beaucoup d'hommes et de femmes qui sont prêts à accompagner les initiatives du gouvernement, des législateurs et des juges, afin d'apporter une réponse forte au drame national du trafic de drogue", conclut la note, "De plus, nous devons considérer que ces organisations criminelles sont souvent également engagées dans la traite des êtres humains à des fins d'exploitation du travail et d'exploitation sexuelle, ainsi que dans le trafic d'armes.
Rappelant que cette année marque le 250e anniversaire de l'arrivée de l'image de la Vierge du Rosaire dans la chapelle construite à l'origine de la ville et qui lui a donné son nom, la Commission épiscopale demande l'intercession de la Vierge pour inspirer tous les citoyens, mais surtout les responsables politiques, économiques et sociaux, afin de créer le consensus indispensable qui doit sous-tendre "des politiques publiques lucides, déterminées et courageuses qui doivent être mises en œuvre par les magistrats et les fonctionnaires". (SL) (Agence Fides 17/3/2023)