AMÉRIQUE/ARGENTINE - Comme nous étions unis dans la joie sportive, nous affrontons ensemble les différents problèmes de société

Buenos Aires (Agence Fides) - " Nous espérons, pour l'année qui commence, pouvoir renouveler les attitudes et les dispositions pour la coexistence démocratique, en laissant de côté tout ce qui augmente les divisions, met en danger l'institutionnalisme et repousse la discussion des questions urgentes en rapport avec la pauvreté, la dette sociale, l'éducation et la croissance du pays " : C'est le souhait formulé par les évêques argentins, par l'intermédiaire de la Commission exécutive de la Conférence épiscopale, dans leur message intitulé "2023 : un nous qui nous inclut et nous rend tous frères".
Les évêques d'Argentine citent le message du Pape François pour la prochaine Journée mondiale de la paix, le 1er janvier, qui invite chacun à s'engager pour la société et la planète, "en créant les bases d'un monde plus juste et pacifique, sérieusement engagé dans la poursuite d'un véritable bien commun", (n°5). Ils rappellent ensuite les célébrations du triomphe sportif de l'équipe nationale de football, au cours desquelles les Argentins ont pu "mettre de côté les différences et surmonter les divisions, dans l'expérience exaltante d'une joie commune". S'inspirant de ces attitudes, les évêques souhaitent qu'au cours de la nouvelle année qui commence, ces dispositions soient renouvelées afin de résoudre ensemble les différents problèmes qui affligent la société avec pour seul objectif le bien commun.
"Il est essentiel de surmonter l'excès qui nous pousse à attaquer et à disqualifier ceux qui ne pensent pas comme nous", exhorte le message. La crise que nous traversons nous oblige, en cette nouvelle année 2023, à ne pas penser uniquement à préserver les intérêts personnels, partisans et électoraux, mais à rechercher de manière décisive, dans le plus grand respect de la Constitution nationale, ces consensus de base qui garantissent un engagement pour surmonter les problèmes urgents du pays". Enfin, les évêques invoquent auprès de l'Enfant Jésus, né dans l'humilité de la crèche, l'aide nécessaire "pour vivre l'Esprit de Noël qui résonne dans nos cœurs et apporte la paix pour cette nouvelle année que nous allons célébrer".
L'Argentine connaît depuis longtemps une crise économique, politique et sociale : l'inflation, désormais proche de 100 %, génère la pauvreté (situation dans laquelle se trouve un tiers des Argentins) et un nombre croissant de personnes qui doivent recourir aux soupes populaires, de personnes âgées qui n'ont même pas le minimum pour se soigner, de familles dont les revenus sont insuffisants pour répondre aux besoins fondamentaux. La société et les hommes politiques sont divisés et s'opposent : le fossé entre les riches et les pauvres se creuse et le nombre de ceux qui souffrent de cette crise augmente, tandis que les partis sont incapables de dialoguer et de chercher des solutions réalistes.
Le rapport annuel sur la pauvreté édité par l'Observatoire de la dette sociale de l'Université catholique d'Argentine (Odsa-Uca), présenté début décembre, note que 32,7 % des familles et 43,1 % des personnes en Argentine se trouvent en dessous du seuil de pauvreté, une augmentation par rapport aux douze mois précédents. Le rapport souligne que le pays, bien qu'ayant connu une phase post-pandémique, n'arrive pas à se redresser, en effet, dans les villes et les zones métropolitaines, les chiffres de la pauvreté sont en hausse. En 2022, les familles et la population de l'Argentine urbaine n'ont pas vu d'améliorations significatives dans l'accès " au bien-être ", même par rapport à 2010, année du premier rapport annuel, compte tenu de l'évolution de l'accès à l'alimentation, à la santé, aux services de base, à l'éducation, aux soins de santé. Le taux d'emploi en 2022 est de 64,3 %, dans un contexte de pauvreté généralisée, 23 % sont des emplois temporaires et environ 50 % de la population active n'est pas employée avec les pleins droits du travail.
Lors des prochaines élections présidentielles en Argentine, prévues le 29 octobre 2023, neuf candidats issus de deux blocs opposés s'affronteront, dont deux anciens présidents : Cristina Fernandez de Kirchner (2007-2015) et Mauricio Macri (2015-2019), ainsi que le président actuel, Alberto Fernandez.
(SL) (Agence Fides 29/12/2022)

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