ASIE/INDE - Le jésuite indien Stan Swamy accusé d'avoir introduit des preuves sur son ordinateur personnel par un pirate informatique

New Delhi (Agence Fides) - Plusieurs documents contestés comme "preuves incriminantes" se sont avérés avoir été insérés dans l'ordinateur personnel du Père Stan Swamy par un hacker. C'est ce qu'affirme une société américaine de médecine légale, qui réalise des expertises dans le cadre d'affaires judiciaires, appelée par les jésuites indiens pour examiner l'ordinateur du père Stan Swamy - le religieux arrêté pour ses liens présumés avec des groupes terroristes et mort en prison à l'été 2021. Le rapport d'Arsenal Consulting, une société basée à Boston (États-Unis), ouvre une brèche dans les accusations portées contre le jésuite indien, qui portaient sur une correspondance électronique présumée entre le religieux et des dirigeants maoïstes, utilisée pour prouver qu'il était complice d'une conspiration violente. La société, contactée par des avocats mandatés par la Compagnie de Jésus en Inde, note que 44 documents, dont les fameuses "lettres aux maoïstes", citées comme preuves à charge contre Swamy, ont été implantés dans son ordinateur personnel par un pirate informatique qui a réussi à y accéder (via un logiciel malveillant appelé "NetWire") pendant environ cinq ans, de 2014 à 2019, date à laquelle le PC a été saisi et examiné par la police indienne.
Le jésuite indien Cedric Prakash, qui a travaillé si dur au cours des deux dernières années pour défendre le père Swamy, a déclaré à Fides : "Nous connaissions Stan et étions complètement certains de son innocence et de sa bonne foi. Arrêté sur des accusations absurdes de collaboration avec des groupes terroristes, il est mort en détention à l'âge de 83 ans, affaibli par son long et injuste emprisonnement. Nous avons maintenant la preuve que le Père Swamy a été piégé. Nous la remettons à l'Agence nationale d'investigation (NIA) de l'Inde pour qu'elle prenne note, mène sa propre enquête et reconnaisse ses erreurs. Nous demandons la réhabilitation complète du père Swamy en tant que personne totalement innocente, même avec une éventuelle déclaration "suo motu" de la Cour suprême de l'Inde.
Stan Swamy, un prêtre jésuite résidant dans l'État indien de Jharkhand qui travaillait pour le développement et l'autonomisation des groupes tribaux, a été gravement affaibli en prison et est mort à l'hôpital après avoir contracté le Covid-19. Selon la NIA, le jésuite avait pris part à un complot, avec 15 autres personnes, pour fomenter des émeutes dans le village de Bhima-Koregaon, dans l'État du Maharashtra, en 2018, alors que des dizaines de dalits s'étaient rassemblés pour commémorer une bataille historique au cours de laquelle les dalits ont vaincu une armée de caste supérieure. Sur la base de documents trouvés sur les ordinateurs des accusés, la NIA a également accusé le jésuite et les autres accusés de comploter avec les maoïstes pour tuer le Premier ministre indien Narendra Modi. Le père Swamy a toujours nié son implication et toute accusation à son encontre. Dans une affaire judiciaire qui a fait la une des journaux nationaux et internationaux, les jésuites indiens, ainsi que de nombreux groupes de la société civile, l'ont toujours soutenu, déclarant son innocence et demandant sa libération. Arrêté en octobre 2020 sur de fausses accusations de "sédition", il est mort le 5 juillet 2021 en détention, dans l'attente de son procès, dans un hôpital de Mumbai, dans l'ouest de l'Inde.
(PA) (Agence Fides 14/12/2022)

Partager:

jésuites

---

---

terrorisme

---

---

société civile

---

---