EUROPE/HONGRIE - Le pape François à Budapest : l'Eucharistie nous libère des faux messianismes

lundi, 13 septembre 2021 françois   eucharistie   mission   evêques   evangile  

Budapest (Agence Fides) - L'Église "vient de la source qu'est le Christ et elle est envoyée pour que l'Évangile, comme un fleuve d'eau vive, atteigne l'aridité du monde et le cœur de l'homme". Et l'œuvre apostolique peut toujours être exempte du risque "d'annoncer une fausse messianité, selon les hommes et non selon Dieu", si elle reste suspendue aux gestes de salut opérés par le Christ lui-même dans les sacrements, c'est-à-dire à l'œuvre de Celui qui, dans l'Eucharistie, s'offre "comme Pain rompu, comme Amour crucifié et donné" et "règne en silence sur la croix". Il est incomparable aux "puissants messies flattés par le monde". Ainsi, dans son homélie prononcée le dimanche 12 septembre à Budapest, lors de la messe de clôture du 52e Congrès eucharistique international, le pape François a reproposé le mystère de l'Eucharistie également comme source de tout authentique dynamisme missionnaire.
Avant la célébration de l'Eucharistie, dans sa rencontre avec les Évêques hongrois, le Souverain Pontife avait proposé le mystère de l'Eucharistie également comme une lumière qui éclaire les expériences de martyre disséminées sur le chemin de l'Église dans l'histoire. Dans le "pain et le vin" de l'Eucharistie - a dit le Pape dans la première partie de son discours aux Évêques de la nation magyare - "nous voyons le Christ offrant son corps et son sang pour nous. L'Église de Hongrie, avec sa longue histoire, marquée par une foi inébranlable, par les persécutions et par le sang des martyrs, a ajouté le pape, est associée de manière particulière au sacrifice du Christ. Tant de frères et de sœurs, tant d'évêques et de prêtres ont vécu ce qu'ils célébraient sur l'autel : ils ont été moulus comme des grains de blé, afin que tous soient nourris de l'amour de Dieu ; ils ont été pressés comme des raisins, afin que le sang du Christ devienne la sève d'une vie nouvelle ; ils ont été brisés, mais leur offrande d'amour a été une semence évangélique de renaissance plantée dans l'histoire de ce peuple".
Aux membres de l'épiscopat hongrois, l’Évêque de Rome a proposé quelques "indications" et encouragements concernant leur mission, menée dans un contexte "où le sécularisme croît et la soif de Dieu s'affaiblit". Le Souverain Pontife a notamment déclaré que "lorsque la société qui nous entoure ne semble pas enthousiaste à l'égard de notre proposition chrétienne, la tentation est de se renfermer dans la défense des institutions et des structures", alors qu'il est toujours bon de garder à l'esprit que "les structures, les institutions et la présence de l'Église dans la société ne servent qu'à éveiller chez les hommes la soif de Dieu et à leur apporter l'eau vive de l'Évangile". Un signe distinctif d'un authentique dynamisme apostolique - a ajouté le pape, faisant allusion aux fermetures et à l'impatience qui sont apparues en Hongrie face aux flux migratoires - peut être reconnu dans la volonté de "s'ouvrir à la rencontre avec l'autre", au lieu de se fermer dans une défense rigide de notre soi-disant identité. L'appartenance à sa propre identité - a insisté le Successeur de Pierre - "ne doit jamais devenir un motif d'hostilité et de mépris pour les autres, mais plutôt une aide au dialogue avec les différentes cultures". (GV) (Agence Fides 13/9/2021)


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