AFRIQUE/EGYPTE - Magasins et maisons de chrétiens coptes saccagés et incendiés dans le cadre d'attaques sectaires au sein du village d'al Barsha

vendredi, 27 novembre 2020 proche-orient   eglises orientales   sectarisme   intolérance   blasphème   réconciliation  

Minya (Agence Fides) – Le village d'al Barsha, dans le gouvernorat égyptien de Minya a de nouveau été, ce 26 novembre, le théâtre d'attaques sectaires perpétrées contre les membres de la communauté copte orthodoxe locale. Des groupes proches des milieux islamistes ont attaqué l'église et des maisons et magasins coptes à coup de pierres et de cocktails molotov. Certaines des boutiques attaquées ont également été saccagées. Une femme copte âgée a été transportée à l’hôpital suite aux brûlures subies dans l'incendie de sa maison.
Les attaques auraient débuté après qu'un jeune copte ait publié sur sa page Facebook un article considéré comme offensant vis-à-vis de l'islam et de Mahomet. L'intervention des forces de police visant à ramener le calme a porté à l'arrestation d'une centaine de personnes dont 35 coptes.
Le Général Osama Al Qadi, Gouverneur de la province de Minya, a immédiatement convoqué une réunion avec une délégation de notables du village et de la région afin de trouver une solution rapide à la crise et de mettre fin aux attaques sectaires. A la rencontre, tenue dans une école de la ville de Mallawi, ont participé également des représentants du Comité pour la réconciliation et les dotations religieuses, de l'Université d'al-Azhar et de l'Eglise copte orthodoxe ainsi que de la Maison de la Famille égyptienne, organisme de liaison interreligieux activé voici quelques années pour prévenir ou mitiger les controverses sectaires. Dans ce cadre, le gouverneur a fait référence aux mesures qui seront prises contre « quiconque offensera les autres », réaffirmant que « il ne sera permis à personne de semer la discorde entre personnes appartenant à la même nation », invitant par ailleurs les imams à concentrer leurs sermons dans les mosquées sur les thèmes de la coexistence et de la tolérance. Malgré de tels appels, des proclamations qui fomentent les oppositions et l'affrontement entre musulmans et chrétiens coptes, instiguant à perpétrer de nouvelles attaques sectaires continuent à être diffusées sur les réseaux sociaux.
Par le passé, des incidents analogues à ceux d'al Barsha avaient été surmontés au travers de ce qu'il est convenu d'appeler rencontres de réconciliation, réunions publiques imposées par les autorités locales au cours desquelles des membres reconnus des différentes communautés de foi accomplissent des actes publics de pacification. Ces derniers temps, différentes organisations ont contesté l'efficacité de cette pratique. (GV) (Agence Fides 27/11/2020)


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