Archdiocese of Seoul
Séoul (Agence Fides) – « Après avoir participé à la rencontre et à la marche « Vent de paix » à la frontière intercoréenne, j'ai commencé à réfléchir à la paix. Maintenant, quand nous disons « prions pour la paix », je me demande si je prie vraiment pour la paix de tout mon cœur », dit l'un des jeunes Coréens qui ont participé à une recherche spécifique sur le thème « Les jeunes et la paix », présentée lors du « Forum pour le partage de la paix dans la péninsule coréenne » qui s'est tenu ces derniers jours à Séoul, organisé par le « Comité pour la réconciliation en Corée », à l'occasion de ses 30 ans d'engagement pour la paix dans la péninsule coréenne.
Des théologiens, des experts en pastorale des jeunes et des représentants de la jeunesse se sont penchés sur l'un des thèmes centraux des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) qui se tiendront à Séoul en 2027. L'étude a mené des entretiens approfondis avec des jeunes catholiques (âgés de 19 à 39 ans) de l'archidiocèse de Séoul, afin de comprendre comment le thème et le concept de paix sont perçus et d'analyser comment et si la communauté ecclésiale parvient à sensibiliser les nouvelles générations à la recherche et à l'urgence de la paix, à partir de la situation dans la péninsule coréenne. Comme l'ont affirmé à plusieurs reprises les évêques coréens et les représentants ecclésiastiques, dans la société sud-coréenne, au fil des ans et avec les nouvelles générations, la recherche et la tension vers la réconciliation avec la Corée du Nord sont de moins en moins fortes et pressantes. La perception fondamentale d'être « partie d'une même histoire, d'être un seul peuple, d'avoir la même culture, d'être frères et sœurs » s'affaiblit ; et l'idée d'une possible réunification s'estompe tandis que, en raison des tensions politiques, s'affirme la conviction d'une division « nécessaire » et d'avoir « un ennemi » au-delà du « rideau de bambou ».
C'est pourquoi, soulignent les évêques, l'Église a la responsabilité de « maintenir vivante la flamme du désir de paix et de réconciliation », en particulier dans le cœur des jeunes. Selon l'étude, ceux-ci définissent la paix au niveau personnel, social et national comme « une situation exempte de conflits et de violence ». Ils reconnaissent que les individus, la société et la péninsule coréenne sont interconnectés, ce qui signifie que « la paix atteinte à chaque niveau peut influencer les autres niveaux ». Les jeunes ont reconnu que la société et la péninsule coréenne sont imprégnées de « conflits et de méfiance », soulignant la nécessité du dialogue, de l'écoute et de la communication.
Dans ce contexte, les jeunes considèrent que l'influence de l'Église catholique sur la société est « limitée », étant donné la séparation normale entre l'Église et l'État. En même temps, ils restent convaincus que la foi, les sacrements et la prière peuvent être « des lignes directrices pour la paix » et que le cheminement spirituel peut contribuer « à la réalisation de la paix sociale ».
D'autre part, les jeunes estiment que l'Église catholique, bien qu'elle ait le potentiel de pratiquer la paix, pourrait en faire davantage dans la sphère publique. Cela démontre, selon les auteurs de l'étude, que les jeunes catholiques raisonnent à la fois « en tant que citoyens » et en tant que « croyants ». Et ils pensent que l'Église peut et doit rechercher « des pratiques plus concrètes et des efforts visibles » pour se montrer réellement comme « maîtresse de paix ».
Les JMJ sont considérées comme une occasion d'inspirer aux jeunes l'espérance et le courage, de raviver leur vitalité, de contribuer à réveiller leur potentiel et comme un moment utile pour maintenir vivant dans le cœur des jeunes Coréens - mais aussi dans celui des jeunes d'autres nations - le désir de paix, afin d'être, toujours et en toutes circonstances, des « artisans de paix ».
(PA) (Agence Fides 27/11/2025)