Cité du Vatican (Agence Fides) - On a beaucoup écrit sur Saint François d’Assise et à toutes les époques, depuis le moment où il s’est montré au monde, libre et sûr, en disant “Notre Père qui êtes aux cieux” (Saint Bonaventure, Legenda major, FF 1043). La découverte et l’expérience de l’Amour rédempteur de Dieu, de Jésus Amour crucifié, l’ont rendu capable de nouveaux rapports avec la création, et en même temps entièrement uni au regard et à l’action de Dieu.
“La rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne un nouvel horizon à la vie et avec cela la direction décisive”, ainsi que l’affirme le Pape Benoît XVI au début de l’Encyclique Deus Caritas est, “est à l’origine du chrétien”, c’est l’expérience de François, la même expérience que celle de tout chrétien. Le regard posé sur le Transpercé, la recherche d’un refuge dans la profondeur des plaies du Christ, la rencontre de tous avec le seul pouvoir d’aimer, rendent François le chanteur doux, sensible, audacieux dans la sainte charité qu’est Dieu, Dieu qui est Amour, pure gratuité, mystère de salut, qui entraîne l’homme dans la communion.
Dans son testament François rappelle ce moment, avec une grande émotion : “Le Seigneur m’accorda à moi frère François de commencer ainsi à faire pénitence, puisque étant pêcheur, il me semblait trop amer de voir les lépreux, le Seigneur me conduisit moi-même parmi eux et je reçus d’eux la miséricorde. Et m’éloignant d’eux, ce qui me semblait amertume se changea en douceur d’âme et de corps”. (Testamento, FF.110).
C’est ce changement de direction, de l’amertume à la douceur, qui permit à François d’embrasser tous et tout comme il s’était senti embrassé par le Crucifix de Saint Damien. François devint ainsi un chrétien qui plonge ses mains dans la douleur la plus intime de l’homme, parce qu’il voit et goûte l’Amour de Dieu. Il ressentit la nostalgie de Dieu et voulut rester avec lui dans la solitude, mais en même temps n’oublia ni ceux qui souffrent, ni ceux qui ont faim, ni ceux qui ont soif, ni ceux qui cherchent la justice. Avec chaque personne qu’il rencontre il partage un pain qui lui a été donné, et qui pour cela peut être partagé.
Son allure simple en compagnie des autres frères, attirés et frappés par sa façon de vivre que le Seigneur lui a donnée, rendit visible l’Amour de Dieu. Sa façon de rester proche de tous, d’accueillir chacun dans l’entourage des frères, dans la fraternité, et pas seulement ceux qui souffrent, mais aussi ceux qui cherchent, ceux qui ne comprennent pas, ceux qui contestent, est sa façon de faire le Bien, le Bien tout entier, l’unique Bien qui encore une fois est la tâche la plus précieuse du chrétienté : faire que Dieu et son Amour puissent être rencontrés par l’homme et que celui-ci les reconnaisse dans le Seigneur Crucifié, dans le Christ Ressuscité. La fraternité qui se compose autour de François est la preuve que “l’Amour de Dieu et l’amour du prochain sont inséparables, sont un commandement unique” (Benoît XVI, Deus Caritas est, 18), ou, dit avec les mots de François, c’est appliquer “ton commandement saint et vrai” (François d’Assise, Prière devant le Crucifix, FF 276).
De là la fraternité des frères mineurs est envoyée dans le monde par François, sans rien posséder, dans l’obéissance parfaite, sans autre intention que de faire la volonté de Dieu et avec la seule certitude que le Seigneur nous veut du bien. A partir ce cette certitude se développe toute une série d’œuvres qui se mettent à la disposition de tous ceux qui ont des besoins, matériels et spirituels. Depuis toujours les portes des couvents des frères sont des lieux d’accueil pour recevoir un peu de pain, une parole de soutien, une aide concrète. Par François et par son charisme sont nées de nombreuses et multiples associations, de structures diverses, qui montrent de façon concrète que ceux qui aiment Dieu et sont marqués par son Amour ne traitent pas les choses terrestres et à plus forte raison l’homme dans sa dignité, comme quelque chose qui n’a que faire de Dieu et de son Amour. A partir de la façon dont un homme traite les biens de la terre, je peux dire quelle image il a de Dieu! La foi en Dieu Amour a donc une importance sociale, elle est gratuité, qui, ne demandant rien, restitue tout, en reconnaissant que “tous les biens sont siens et pour tous nous lui rendons grâce, parce qu’ils procèdent tous de Lui” (St François, Regola non bollata, FF. 49).
François d’Assise, encore aujourd’hui frappe et attire pour l’ardeur qu’il a mis à embrasser le Crucifix, qui s’unit au lépreux et se dilate en lui, accomplissant cette transformation dans la chair, preuve que “le vrai amour du Christ avait transformé l’aimant en image de l’aimé” (Saint Bonaventure, Legenda major, FF 1228). (fra Carlo Calloni, O.F.M.Cap.)
Note biographique - François naquit à Assise début 1182 et grandit dans une famille aisée. Après avoir combattu dans la lutte entre Pérouse et Assise et après une année de prison, il retourna dans sa famille profondément transformé : il quitta définitivement les brigades pour se consacrer à une vie d’intense méditation et de piété. Comme “héraut de Jésus roi” il endossa les habits de pénitent et se mit en route, priant, servant les pauvres, consolant les lépreux. En avril 1208 il comprit que le Seigneur l’appelait au renouvellement de l’Eglise dans ses membres, et commença donc à prêcher l’évangile par l’exemple et la parole. Dans l’été 1224, tandis qu’il était en prière sur le mont de la Verna avec plusieurs de ses compagnons, eu lieu le miracle des stigmates. Prostré par différentes maladies, François mourut le soir du 3 octobre 1226, en récitant le psaume 141. Les fils spirituels de Saint François sont regroupés selon trois ordres. Le Premier Ordre comprend l’Ordre Franciscain des Frères Mineurs Conventuels (OFM Conv.), l’Ordre Franciscain des Frères Mineurs Capucins (OFM Cap.), l’Ordre Franciscain des Frères Mineurs (OFM), le Tiers Ordre Régulier de Saint François (TOR). Le second Ordre comprend les sœurs Clarisses d’obédiences variées. Le Tiers Ordre est aujourd’hui appelé OFS, c’est à dire Ordre Franciscain Séculier (Agence Fides 27/6/2006, lignes 53, mots 819)