Lahore (Agence Fides) - « Malgré l'actuelle pandémie de Covid-19 qui pose actuellement sa part de défi au Pakistan, l'intolérance religieuse et la discrimination ont augmenté au cours de ces derniers mois ». Telle est la dénonciation faite par la Commission Justice et Paix de la Conférence épiscopale du Pakistan.
Le communiqué envoyé à l'Agence Fides affirme : « Récemment, Nadeem Joseph, un chrétien de Peshawar, est mort des suites de blessures d'armes à feu reçues le 4 juin dernier. Quelques jours auparavant, lui et sa belle-mère, Elizabeth Masih, avaient été brutalement attaqué par le musulman Salman Khan et ses enfants. Nadeem Joseph avait acheté une maison dans un quartier de Peshawar. Il a été frappé à mort du seul fait qu'elle se trouvait dans une zone dominée par les musulmans et que ses voisins n'approuvaient ou ne toléraient pas la présence d'un non musulman dans leur quartier ». La police a procédé à l'arrestation de plusieurs membres de la famille de Salman Khan en rapport avec les faits.
La Commission nationale Justice et Paix de la Conférence épiscopale du Pakistan condamne fermement cet acte de violence. Dans une déclaration conjointe, S.Exc. Mgr Joseph Arshad, Archevêque d'Islamabad-Rawalpindi et Président de l'organisme, son Directeur national, le Père Emmanuel Yousaf et son Directeur exécutif, Cecil S. Chaudhry, ont déclaré : « La société pakistanaise est devenue toujours plus intolérante et vivre en tant que minorité religieuse devient actuellement toujours plus difficile. Il existe de nombreux incidents similaires qui ne sont pas signalés. Les minorités religieuses continuent à subir des discriminations comme partie intégrante de leur vie quotidienne ». A ce titre, ils ont cité le refus d'accorder des stocks de nourriture ou de prêter secours à des non musulmans durant la pandémie ou encore le faible niveau de protection personnelle des personnels sanitaires qui se trouvent en première ligne. Les Evêques demandent aux forces de l'ordre de faire leur possible afin d'arrêter le coupable de l'assassinat brutal de Nadeem Joseph et de le traduire devant la justice, relevant qu'il a consisté en une « claire violation des droits fondamentaux » et en « un acte contre la loi qui ne peut demeurer impuni ». La famille de Nadeem Joseph est en difficulté et en danger après cette attaque. Le gouvernement doit garantir sa sécurité et sa protection tout comme à l'ensemble des minorités religieuses » a déclaré Mgr Joseph Arshad.
La Commission nationale Justice et Paix de la Conférence épiscopale du Pakistan a en outre signalé la récente question posée par la construction d'un temple hindou à Islamabad, bloquée par des musulmans extrémistes. Le Père Emmanuel Yousaf, Directeur national dudit organisme, a déclaré : « Cette action reflète sûrement la non acceptation des minorités religieuses qui font partie de ce pays depuis des siècles. Cet acte mine les garanties prévues par l'article 20 de la Constitution du Pakistan qui octroie aux minorités religieuses la liberté de professer leur religion et de gérer leurs propres institutions religieuses. Le gouvernement doit travailler afin de sauvegarder les droits des minorités religieuses au Pakistan sanctionnés par notre Constitution ». (PA) (Agence Fides 08/07/2020)