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Bamako (Agence Fides) – La région centrale de Mopti est, depuis des mois, théâtre de violences intercommunautaires. Des sources militaires et de sécurité ont confirmé la nouvelle de la mort de deux militaires maliens et de deux civils les 5 et 6 aout. La première attaque, conduite contre deux camions de l’armée, a eu lieu dans la région de Koro, et a vu la mort d’un militaire et de deux civils alors que le lendemain, la seconde a été portée dans la région de Ségou et s’est soldée par la mort d’un gendarme, d’autres personnes ayant été blessées. En outre, toujours le 6, à Zinzana, localité sise sur la route entre Ségou et Bla, un autre gendarme a été tué dans le cadre d’une embuscade.
Les attaques, jamais revendiquées, sont intervenues peu après la signature des accords de cessation des hostilités entre groupes armés peuls, traditionnellement éleveurs itinérants, et Dogon, principalement agriculteurs, valide pour la partie centrale du Mali. Le 1er aout dernier, les deux communautés résidant dans la commune de Baye, y compris les représentants des ethnies dafing et bozo, ont signé un accord de paix dans lequel ils se sont accordés pour collaborer entre eux et ont exhorté les groupes armés n’ayant pas adhéré à l’accord, à mettre fin aux violences. L’accord fait suite à celui du 25 juillet dernier entre ces mêmes communautés.
Sœur Myriam Bovino, missionnaire des Sœurs de Marie Immaculée, se trouve à Kati, une ville de quelques 200.000 habitants, à une quinzaine de kilomètres de la capitale. Actuellement, elle se trouve à la maison mère de Mortara, en Lombardie, et, dans un entretien accordé à l’Agence Fides, elle a relaté l’engagement des religieuses dans un contexte particulièrement difficile au Mali, dans le cadre duquel les chrétiens constituent 1% de la population environ.
« La Paroisse de Kati rassemble une centaine de villages mais nous parvenons à être présents seulement dans une trentaine. Avec moi, se trouvent trois autres consœurs. Dans notre centre, nous avons lancé différentes activités, surtout au profit des jeunes » indique la religieuse. « L’atelier de couture nous permet de suivre 160 jeunes filles. Nous disposons d’une école de base pour la pratique de l’ordinateur avec trois cours par an sur les programmes d’initiation à Internet. Au terme des cours, les élèves doivent être en mesure d’enseigner à d’autres, en devenant ainsi eux aussi enseignants. Les élèves sont des étudiants mais aussi des travailleurs désireux d’acquérir de nouvelles connaissances pour trouver du travail. Nous avons également promu un cours de boulangerie pâtisserie, un autre de coiffure d’une durée de dix mois. Toutes ces activités sont surtout fréquentées par des musulmans, les chrétiens seront une dizaine » a expliqué la religieuse.
« Vue la situation de précarité et d’insécurité, les autorités de Bamako nous ont invité à ne pas nous rendre dans les villages ou à prendre de nombreuses précautions comme des changements d’itinéraire, de parcours, de véhicule mais nous continuons à y aller pour ne pas laisser la population seule » a conclu la missionnaire qui rentrera bientôt au Mali.
Dans les régions de Ségou et de Mopti, se concentre la majeure partie des évacués du pays, dont le nombre est passé de 18.000 ò 70.000 entre mai 2018 et mai 2019 selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires. Toutefois, au cours de ces dernières semaines, plusieurs centaines de personnes sont retournées dans leurs villages.
Les épisodes de violence intercommunautaires et les attaques des djihadistes avaient atteint leur moment culminant le 23 mars à Ogassagou, dans les environs de la frontières avec le Burkina Faso, lorsque 160 fulanis avaient été tués par des présumés chasseurs dogons. (MB/AP) (Agence Fides 08/08/2019)