Yaoundé (Agence Fides) – « Les prochaines échéances électorales sont décisives pour la vie du pays et nous souhaitons, selon les enseignements de l’Eglise, que le peuple puisse exercer sa souveraineté en choisissant de manière libre, pacifique et responsable, ses dirigeants » affirment les Evêques du Cameroun dans une Lettre pastorale portant la signature de S.Exc. Mgr Samuel Kléda, Archevêque de Douala et Président de la Conférence épiscopale camerounaise.
Le 7 octobre prochain se tiendront les élections présidentielles suivies par d’autres consultations électorales l’an prochain. Les Evêques soulignent que « les élections se tiendront dans un contexte sociopolitique particulier : la crise dans les régions du nord-ouest et du sud-est, l’insécurité dans l’extrême nord causée par la secte Boko Haram, et l’impact du conflit centrafricain sur la région frontalière est du Cameroun ».
Le nord-ouest et le sud-est du pays sont les régions dans lesquelles vit la minorité anglophone qui proteste contre l’imposition de la langue française au niveau administratif, judiciaire et scolaire. Ces régions ont symboliquement déclaré leur indépendance le 1er octobre 2017 (voir Fides 02/10/2017).
Les tensions en question « pourraient perturber le déroulement serein et pacifique des élections dans le pays » avertissent les Evêques, qui rappellent que seul un vote libre et transparent peut « garantir la paix, la stabilité et la justice ».
En invitant tous les électeurs à remplir leur droit-devoir de voter, la Conférence épiscopale indique un certain nombre de critères permettant de s’orienter dans le choix de « candidats capables de faire face à la crise sociale, économique et politique du pays ». « Les candidats doivent s’engager vis-à-vis de notre peuple et de la communauté internationale à promouvoir l’unité du pays et l’intangibilité de ses frontières, son indépendance et sa dignité dans le concert des nations modernes » peut-on lire dans le document. Il est en outre nécessaire de choisir des candidats présentant de véritables solutions pour les problèmes du pays, tels que la corruption, la perte du sens du bien commun, la crise dans les régions anglophones, les inégalités sociales, le chômage des jeunes et la lutte contre Boko Haram.
L’Eglise s’engage à contribuer à garantir le bon déroulement des élections au travers d’observateurs électoraux formés et gérés par la Commission épiscopale Justice et Paix.
En lançant un appel « aux candidats afin qu’ils oeuvrent en vue de la sauvegarde de l’unité et de la paix dans notre pays », les Evêques concluent en confiant le Cameroun à Notre-Dame, Reine de la Paix. (L.M.) (Agence Fides 31/08/2018)