ASIE/TURKMENISTAN - Une « Eglise photogénique » dans l’attente de journées historiques

Ashgabat (Agence Fides) – Le colloque intervenu à Ashgabat entre le Nonce apostolique, S.Exc. Mgr Paul Russell et le Vice-premier Ministre turkmène, Raşit Meredow, pourrait avoir des conséquences historiques pour l’Eglise catholique dans le pays. C’est ce qu’explique à l’Agence Fides le Père Andrzej Madej, prêtre polonais des Oblats de Marie Immaculée (OMI) et Supérieur de la Missio sui iuris du Turkménistan en racontant que, suite à la rencontre, a été mis en place un dialogue avec les autorités civiles du pays, dialogue qui pourrait porter à « construire quelque chose ». L’espoir est que, bientôt, la communauté locale puisse disposer « d’une église de bois et de briques » pouvant accueillir le petit troupeau de fidèles existant.
Ainsi que l’a appris l’Agence Fides, la rencontre a eu lieu en marge de la visite pastorale tenue du 28 mai au 4 juin à Ashgabat, à laquelle ont participé le Nonce apostolique en Turquie, au Turkménistan et en Azerbaïdjan, S.Exc. Mgr Paul Russell, le membre du Conseil général des Oblats de Marie Immaculée responsable pour les pays d’Asie, le Père Peter Stoll, et le responsable pour les Oblats en Europe, le Père Antoni Bochm, ainsi que le Provincial des Oblats en Pologne, le Père Pawel Zajac.
Faisant à Fides un compte-rendu de la visite, le Père Madej explique avoir obtenu « la grâce d’être reçus à un niveau aussi élevé des autorités turkmènes. Il n’est pas encore possible de prendre position mais il s’est agi d’un beau dialogue qui a donné vie à un processus historique pour l’Eglise en Turkménistan ». A ce propos, le missionnaire affirme être très content « parce que parfois l’on doute, on perd l’espérance, on met en doute sa propre utilité. Une rencontre similaire fait renaître et réveille le sens de la mission. Après 21 ans de présence sur cette terre, il pourrait se passer quelque chose de grand ».
Le religieux explique que la communauté catholique local vit un moment positif. « La visite pastorale a représenté un don important pour les fidèles parce qu’elle a revigoré cet enthousiasme qui les caractérise déjà. Nous sommes une Eglise photogénique. Quiconque vient nous trouver en effet en tombe amoureux et affirme qu’être avec nous est comme se sentir avec les communautés chrétiennes des origines parce que tout est si vivant, spontané et plein de confiance ».
La communauté catholique du Turkménistan, constituée de quelques 200 baptisés, se rassemble dans la chapelle de la Transfiguration du Seigneur, dans la capitale, Ashgabat, et est desservie par deux prêtres des Oblats de Marie Immaculée. L’ordre est présent au Turkménistan depuis 1997, lorsque fut instituée la Missio sui iuris par Saint Jean Paul II. Pendant 13 ans, la présence des Oblats n’a été admise que comme représentation de l’Ambassade du Saint-Siège et au départ, la communauté se rencontrait dans des maisons d’habitation de particuliers, la Messe se célébrant sur le territoire diplomatique de la Nonciature apostolique d’Ashgabat. En 2010, le gouvernement turkmène a reconnu officiellement la présence catholique. Le Turkménistan compte 5 millions d’habitants, à 90% musulmans. (LF) (Agence Fides 23/06/2018)

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