AMERIQUE/ETATS-UNIS - Séparation des familles et abandon des enfants immigrés

Washington (Agence Fides) – Le Haut Commissariat des Nations unies pour les droits fondamentaux a demandé aux plus hautes autorités américaines de mettre un terme à la séparation des familles d’immigrés comme cela est le cas dans le cadre de l’application des nouvelles mesures en matière d’immigration de l’administration Trump, tant à la frontière que dans diverses villes. La police applique désormais la tolérance zéro voulue par le Président afin de bloquer les milliers de personnes provenant en majorité du Guatemala, du Salvador et du Honduras et qui cherchent à échapper aux violences dans leurs pays et à l’extrême pauvreté. « Les Etats-Unis devraient mettre un terme immédiatement à cette pratique consistant à séparer les familles, ce qui équivaut à une interférence arbitraire et illégale dans la vie familiale ainsi qu’une grave violation des droits de l’enfant » a déclaré depuis Genève le porte-parole du ut Commissariat des Nations unies pour les droits fondamentaux, Ravina Shamdasani. « Le recours à la détention et à la séparation des familles comme mesure dissuasive est contraire aux normes et aux principes des droits fondamentaux. L’intérêt supérieur de l’enfant doit toujours prévaloir » a-t-il souligné, rappelant que les Etats-Unis constituent le seul pays au monde à ne pas avoir ratifié la Convention de l’ONU sur les droits de l’enfant mais qu’ils sont dans tous les cas obligés au respect des normes internationales en la matière.
Ces jours derniers, à Chicago, des organisations pro immigrés ont manifesté en faveur des familles qui ont été séparées dans le cadre de procédures d’expulsion et du fait de mesures de détention. Lors de la manifestation, des groupes de la communauté et des défenseurs des droits fondamentaux ont demandé à ce que l’Administration américaine cesse de séparer les mères de leurs jeunes enfants immigrés.
La situation est devenue une « urgence » aux vues de la croissance du nombre d’enfants bloqués à la frontière. En effet, la nouvelle politique de séparation des familles a déjà laissé, selon des données fournies par des ONG, 658 enfants séparés de leurs parents en un seul mois. Lorsque les mineurs arrivent à la frontière et sont séparés de leurs familles, ils sont placés sous la garde du Bureau des réfugiés, partie intégrante du Département de la Santé. Ledit Bureau a quelques 100 réfugiés dans 14 Etats. L’administration fédérale travaille afin d’identifier d’autres membres de la famille pendant que se poursuivent les procédures d’expulsion (des parents). Lorsque aucun membre de la famille n’a pu être localisé aux Etats-Unis, l’enfant demeure sous la protection de l’Etat. Le Bureau enquête sur la régularité de la présence des membres de la famille ou du sponsor et s’il vient à découvrir qu’ils se trouvent en situation irrégulière, ils risquent d’être arrêtés lorsqu’ils se présentent pour prendre en charge l’enfant. (CE) (Agence Fides 07/06/2018)

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