N.G.V.
Zamboanga (Agence Fides) – « Dans certaines parties des Philippines, et en particulier à Mindanao, certains responsables musulmans ont découragé leurs fidèles de s’unir aux chrétiens à l’occasion de la célébration de Noël. Il s’agit là d’un signal alarmant. Dans le même temps, les bons musulmans et les bons chrétiens souffrent à cause de cette approche radicale du rapport entre musulmans et chrétiens. Celle-ci modifie la traditionnelle modalité de célébration commune des plus importantes festivités religieuses et le partage de la joie d’un spécifique groupe religieux ». Tel est le cri d’alarme lancé à l’Agence Fides par le mouvement pour le dialogue islamo-chrétien Silsilah, présent à Zamboanga del Sur (Mindanao), dans le sud des Philippines et lancé voici trente ans par le Père Sebastiano D’Ambra, PIME.
Dans une note envoyée à Fides, le mouvement rappelle la longue tradition de dialogue interreligieux, sur la base de laquelle « les chrétiens envoient un message aux musulmans à l’occasion du ramadan et ces derniers l’envoient aux chrétiens à l’occasion de l’Avent et de Noël ». Telle est la raison pour laquelle le mouvement Silsilah invite tous les fidèles « à continuer à célébrer ensemble Noël et le ramadan », réaffirmant que « ce sont des occasions pour faire preuve de respect et partager la même joie en signe d’amitié alors que chacun est encouragé à être fidèle à sa propre foi ».
Le message de Silsilah relate également « les nouvelles d’ultérieures attaques contre des lieux et des églises chrétiens dans certaines zones des Philippines », réaffirmant l’importance « d’être unis en tant que chrétiens et musulmans pour montrer à tous que le véritable rapport entre les chrétiens et les musulmans repose sur une amitié sincère. Nous sommes frères et sœurs en humanité, même si différents par notre religion et nous sommes appelés à être solidaires dans les moments de joie et de souffrance ».
La présence de groupes radicaux, tels que le prétendu « Etat islamique » qui trouve actuellement des partisans dans les zones musulmanes du sud des Philippines, « constitue une occasion pour nous tous de faire un examen de conscience et de comprendre que nous nous trouvons peut-être dans cette situation parce que nous n’avons pas été en mesure de présenter la foi chrétienne authentique pas plus que l’authentique foi islamique : elles ont des points et des valeurs en commun, qui peuvent constituer le point de départ de la construction d’une société pacifique et harmonieuse » conclut le texte. (PA) (Agence Fides 16/12/2016)