Conakry (Agence Fides) - L’Afrique s’interroge sur la tragédie que constitue la migration clandestine, qui voit de nombreux jeunes du continent perdre la vie dans l’espoir, s’apparentant souvent à un mirage, d’obtenir une vie meilleure en Europe. A Conakry, capitale de la République de Guinée, des ONG locales ont organisé un Colloque dédié au thème « Jeunesse et migration clandestine en Afrique : tendances, conséquences et attention particulière au cas guinéen » dont Fides a eu connaissance.
« Le problème de l’immigration clandestine doit être pris en considération sérieusement par chacun. Il faut que les jeunes sachent que cette pratique n’est pas bonne. Il faut également faire en sorte que nos autorités s’intéressent au travail des jeunes » a déclaré Amadou Tidaine Bah de Timacom, l’un des organisateurs du colloque, qui s’est tenu le 1er octobre.
« Je vis dans un quartier où presque tous mes amis ont tenté cette expérience pour atteindre l’Europe » a-t-il ajouté. « Plusieurs d’entre eux ont perdu la vie. Afin que les jeunes sachent que cette pratique est injustement néfaste, nous avons décidé de créer cette initiative pour faire en sorte que les autorités nous disent ce qu’elles entendent faire parce qu’il existe des solutions possibles ici, en Guinée pour que notre jeunesse puisse vivre heureuse dans son propre pays ».
Les participants, parmi lesquels se trouvait l’ancien Ministre des Guinéens à l’étranger, Lucien Bendou Guilao, ont souligné le caractère illégal de l’immigration clandestine. Elle peut avoir lieu seulement dans un cadre légal pour que le migrant puisse en tirer un réel bénéfice.
D’un autre côté, a remarqué Lucien Bendou Guilao, les pays de provenance des migrants doivent accroître la redistribution des ressources afin d’améliorer les conditions de vie de la population. « Il est inconcevable pour un pays pauvre comme la Guinée que les ressources nationales soient concentrées entre les mains de quelques-uns. Aujourd’hui, ce qui est en jeu est la mise à disposition des jeunes des moyens leur permettant de rester dans leur pays et de progresser dans leur vie ». (L.M.) (Agence Fides 06/09/2016)