Yangon (Agence Fides) – Parmi les questions à affronter après un demi-siècle de gouvernement militaire au Myanmar se trouve la longue traînée de conflits entre l’armée et des groupes ethniques minoritaires vivant au sein de la nation. « Il est très important que le nouveau gouvernement promeuve une paix durable avec ces groupes » affirme S.Em. le Cardinal Charles Maung Bo, Archevêque de Yangon, dans une note envoyée à Fides. « Le gouvernement cherche actuellement à résoudre cette situation mais la construction de la paix demandera du temps ». Une paix authentique « se construit seulement en incluant les principales parties intéressées et non pas en les laissant en dehors de la prochaine conférence de paix du Myanmar » a-t-il poursuivi, invitant tout un chacun à « réaffirmer leur volonté de travailler en faveur de la réconciliation ».
« Les responsables, les groupes armés, les partis politiques ont tous l’obligation morale de poursuivre un chemin de paix » note le Cardinal, exhortant à impliquer également dans ce processus les organisations qui n’ont pas signé la trêve dans l’attente de la Conférence de Panglong du XXI° siècle, un événement particulièrement attendu qui se tiendra le 31 août prochain. La Conférence constituera un moment au cours duquel le gouvernement, actuellement entre les mains de la Ligue pour la Démocratie, entend remettre au centre de l’agenda les colloques de paix avec les groupes ethniques qui combattent depuis des années pour l’autonomie.
Selon le Cardinal, il s’agit là d’une étape historique en ce que la nouvelle Conférence est la première depuis le 12 février 1947, lorsque la Birmanie naquit, le document de la conférence d’alors ayant été signé par quatre groupes ethniques : Bamar, Chin, Kachin et Shan. Selon les observateurs, la perspective d’une réconciliation nationale pourrait prendre la forme d’un Etat fédéral. (PA) (Agence Fides 23/08/2016)