New York (Agence Fides) – Ce qu’il est convenu d’appeler « printemps arabes » ont eu un « impact négatif » sur la condition des communautés chrétiennes du Proche-Orient, provoquant des exodes massifs, similaires à ceux causés voici un siècle par les massacres de chrétiens ayant débuté en 1915 en territoire ottoman. Telle est l’une des considérations les plus fortes et les plus douloureuses contenues dans le discours que le Patriarche de Babylone des Chaldéens, S.B. Louis Raphaël I Sako, a tenu hier à New York au cours de la session dédiée au drame des chrétiens du Proche-Orient près le Conseil de Sécurité de l’ONU sur initiative française. « En toute sincérité – a déclaré le Patriarche – ce qu’il est convenu d’appeler « printemps arabes » a eu un effet négatif pour nous. Si seulement nous avions pu travailler en harmonie avec la mosaïque de religions et de groupes ethniques qui composent notre région, nous aurions vu se développer une force en mesure de guider la région vers la paix, la stabilité et le progrès ».
Se référant à la situation de l’Irak, le Patriarche a demandé « un soutien plein et entier au gouvernement central et au gouvernement régional kurde en ce qui concerne la libération de toutes les villes irakiennes et en ce qui concerne en particulier les chrétiens, les yézidis, et les Shabaks, la ville de Mossoul et toutes les petites villes et les villages de la plaine de Ninive ». Selon lui, « il est nécessaire de garantir une protection internationale à ses habitants, contraints à abandonner leurs maisons » et « approuver une loi sur la propriété immobilière qui garantisse leurs droits sur leur terre et leur permette de rentrer chez eux et de reprendre leur vie dans des conditions de normalité ». A propos du phénomène djihadiste, le Patriarche a répété avec décision que « ces actes terroristes ne doivent pas être généralisés et associés à tous les musulmans », parce que la majorité de ces derniers « rejette une telle politisation de la religion. Ils acceptent de vivre une vie normale avec les autres, à l’intérieur de l’Etat civil et selon les dispositions du droit ». En outre, selon le Patriarche, « la paix et la stabilité ne peuvent être atteintes au seul moyen d’interventions militaires. Ces dernières à elles seules ne peuvent en effet pas éradiquer cette manière totalisante de penser » qui détruit les êtres humains et la civilisation elle-même. Parmi les mesures concrètes à adopter pour endiguer les conflits qui déchirent le Proche-Orient, le Patriarche a également invoqué l’adoption de lois internationales en mesure de condamner « des nations ou des personnes qui soutiennent des groupes terroristes au niveau financier, intellectuel ou avec les armes » en poursuivant leurs actions comme des crimes contre la paix sociale. (GV) (Agence Fides 28/03/2015)