Bajura (Agence Fides) – Le district de Bajura se trouve à 900 Km à l’ouest de la capitale, Katmandu. Là se trouvent certains des villages les plus reculés et porteurs des plus importants problèmes de développement du pays. En leur sein est très répandu le phénomène du mariage des enfants, en particulier à cause de la pauvreté. Il représente en effet une opportunité pour de nombreuses adolescentes qui n’ont que peu de perspectives de vie, si ce n’est un dur labeur et la faim. Sur une population totale de 27,8 millions d’habitants, 24% vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Selon une étude de 2013 réalisée par l’organisation Plan International Asie et par l’International Center for Research on Women, 41% des népalaises de 20 à 24 ans ont contracté un mariage avant leur majorité. Les statistiques indiquent que le Népal est l’un des dix pays où s’enregistre le taux le plus élevé de mariages précoces. En Asie du Sud se trouvent 42% des épouses-enfants du monde entier. Le Népal occupe la troisième place dans ce classement, après le Bangladesh et l’Inde. Cette pratique est favorisée grandement par des facteurs économiques, sociaux et religieux. La dote, par exemple, se calcule sur la base de l’âge et donc plus l’épouse est jeune et moins ses parents devront payer à l’époux. D’autres en revanche font se marier leurs filles pour avoir des bouches en moins à nourrir.
Afin de combattre le phénomène, un groupe de jeunes réunies au sein du Club enfantin de Jyalpa, dans la commune de Badi Mallika du district de Bajura, mène actuellement une série d’initiatives. Y ont également adhéré 84 écoles de Bajura et des districts limitrophes de Kalikot, Accham et Mugu. Même s’ils sont de dimensions réduites, chaque club contribue à combattre cette pratique. Au cours des cinq dernières années, le taux des mariages enfantins a diminué de 20%. (AP) (Agence Fides 16/03/2015)