Bangkok (Agence Fides) – « Rajeunir le monde », relancer l’espérance, être une voix « prophétique et miséricordieuse » : telles sont les attentes que l’Asie nourrit vis-à-vis du nouveau Souverain Pontife. C’est ce que déclare à l’Agence Fides le Père Nithiya Sagayam, OFM Cap, Secrétaire exécutif du Bureau pour le Développement humain de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie (FABC). Dans une note envoyée à Fides, le religieux franciscain identifie les principales attentes du continent asiatique, dans son immense pluralité de peuples et de religions, a vis-à-vis du Pape qui sera élu prochainement.
« Le nouveau Pape – explique le Père Sagayam – aura pour mission de « rajeunir le monde » et non seulement l’Eglise. Le monde n’a pas perdu l’espérance en l’Eglise catholique. Mais l’Eglise se fonde sur l’Evangile. La mission de l’Eglise est centrée sur le Christ et non pas sur les canons ou sur les homélies. Il est très important que l’Eglise ne soit pas comme une organisation laïque, prise par des questions d’argent et de pouvoir, mais qu’elle accueille le cri et les angoisses des hommes, en particulier des pauvres et des marginalisés ».
L’appel est celui contenu dans la Constitution apostolique Gaudium et Spes : « Le cri du Pape devrait être celui du monde : souvent, on identifie l’Eglise à un organisme qui s’occupe de contraception, de mariages homosexuels, d’ordination des femmes, de Messe en latin. La quantité d’énergies dépensée pour de telles questions est excessive par rapport à celle dépensée pour les problèmes brûlants du monde : la violence, la guerre, la production d’armements, la discrimination et l’exploitation des pauvres et des marginalisés. Les peuples d’Asie désirent que l’Eglise, plutôt que de regarder ad intra, à l’ensemble de ses problèmes internes, soit tournée ad extra, portant le message du Christ à propos de toutes les questions qui agitent la planète, telles que la pauvreté et l’oppression. Que le Magistère du nouveau Pape aide l’Eglise à abandonner les tentations d’autoréférentialité et, dans le sillage du Concile Vatican II, à s’approcher des joies et des angoisses des peuples du monde ».
« Aujourd’hui – poursuit-il – on note des signes de vitalité dans les Eglises émergentes. Cela ne devrait pas surprendre si un Pape provenait d’un pays en voie de développement. En tous cas, quelque soit sa provenance, le nouveau Pape devrait considérer avec attention et parler le langage des Eglises périphériques, en Asie, en Afrique, en Amérique latine. Le monde s’attend à ce que le nouveau Pape soit universel, qu’il soit un guide prophétique et miséricordieux du monde ». Enfin, « que le Pape soit la voix de la conscience de tous les responsables politiques mondiaux : ceci est un rôle très important à jouer et c’est pourquoi nous espérons que les relations avec les autres responsables religieux dans le monde seront forts ». (PA) (Agence Fides 20/02/2013)