Douchanbe (Agence Fides) – C’et une « année de grâce » celle que vivra la petite communauté catholique du Tadjikistan forte de 333 fidèles qui tiennent allumée la petite flamme de la Foi en Asie centrale malgré les difficultés et les nouvelles restrictions à la liberté religieuse imposées dans le pays. Les fidèles sont guidés par un petit groupe de missionnaires espagnols de l’Institut du Verbe incarné (IVE). Ainsi que l’indique à Fides le Père Carlos Avila IVE, Supérieur de la mission locale, au cours de l’Année de la Foi proclamée par le Pape Benoît XVI, la communauté fera également « mémoire de ses origines », célébrant le 25ème anniversaire de l’institution de la missio sui iuris, érigée par le Bienheureux Pape Jean Paul II en 1997.
Le Supérieur indique à Fides que « aujourd’hui, il existe trois Paroisses au Tadjikistan : Saint Joseph, Saint Roch et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus » alors qu’oeuvrent sur le territoire 4 prêtres du Verbe incarné, 3 religieuses de l’Institut religieux du Seigneur et de la Vierge de Matara et 4 missionnaires de la Charité ». En outre, poursuit le Supérieur, « en 15 ans, Dieu nous a béni au travers d’un certain nombre de vocations au Tadjikistan : trois séminaristes et trois religieuses ».
A propos de la vie de l’Eglise dans le pays, le Supérieur raconte à Fides : « L’Eglise catholique existe au Tadjikistan depuis environ 40 ans mais, depuis 1974, elle a commencé à se développer et dispose d’une structure plus solide depuis que les catholiques ont construit la première église dans la ville de Douchanbe ». « Les premiers fidèles catholiques, en majorité de nationalité allemande, arrivèrent de la Russie, de l’Ukraine et de la Lituanie au cours des déportations de la période soviétique. Ils ont été les pionniers qui ont porté la semence de la foi dans cette terre ». « La communauté catholique s’accrut – continue-t-il – et devint l’une des plus nombreuses d’Union soviétique. Depuis la tragique guerre civile de 1992-1993, débuta cependant un exode des fidèles, pas seulement catholiques, qui décidèrent d’abandonner le pays du fait des difficultés internes. La petite communauté catholique a survécu grâce aux efforts des quelques fidèles ayant choisi de rester et grâce à la précieuse assistance spirituelle et matérielle qu’ont apporté les religieuses de Mère Teresa de Calcutta ». « Aujourd’hui – conclut le Père Avila – l’Eglise catholique, malgré les temps difficiles passés, est renée et vit une vie nouvelle avec courage, foi et espérance ».
Les chrétiens des différentes confessions – en tout 150.000 personnes – pourraient aller à l’encontre de nouvelles difficultés suite aux nouvelles restrictions à la liberté religieuse mises en place en 2011 et à la nouvelle « loi sur la responsabilité parentale » qui interdit toute forme d’éducation religieuse des enfants. Avec ces nouvelles normes, remarquent des sources de Fides, moins de la moitié des églises du pays sont parvenues à obtenir un enregistrement régulier : ce qui signifie que de très nombreux chrétiens – en majorité des jeunes – sont devenus à l’improviste des hors-la-loi à cause de leurs rencontres de prière et de leur activisme social. (PA) (Agence Fides 13/10/2012)