Rome (Agence Fides) – En Afrique, ce sont 4,5 millions d’enfants qui meurent chaque année avant d’atteindre l’âge de 5 ans. Dans le même temps meurent également 265.000 mères de famille. Une grande partie de ces décès est liée à la grossesse et à l’accouchement et pourrait être évitée en assurant l’assistance sanitaire de base. Selon le rapport de l’ONG Save the Children sur l’état des Mères dans le monde, 48 millions de femmes accouchent chaque année sans aucune assistance professionnelle voire même sans avoir fait l’objet d’aucun contrôle au cours de la grossesse. Deux millions de femmes mettent au monde leur enfant complètement seules du fait de l’absence ou de la non accessibilité des structures sanitaires ou à cause de l’interdiction – pour des raisons culturelles et religieuses – de demander de l’aide à des tierces personnes ou de sortir de chez elles pour se rendre dans des structures sanitaires. Les pourcentages les plus élevés concernant les accouchements « solitaires » sont enregistrés au Nigeria où 1 femme sur 5 accouche seule. Les chiffres concernant le phénomène tragique des décès maternels sont alarmants. En Italie, 12 mères meurent pour différentes causes pour 100.000 enfants qui naissent. Au Soudan du Sud, cette proportion est de 2.054/100.000, en Sierra Leone de 2.100/100.000, au Niger de 1.800/100.000 et au Tchad de 1.500/100.000…
Chaque année de par le monde, 358.000 femmes perdent la vie des suites de la grossesse ou de l’accouchement (du fait d’hémorragies par exemple) et environ 800.000 enfants meurent à la naissance (du fait de difficultés respiratoires, d’asphyxie ou d’infection générale). A ceux-ci, il convient d’ajouter ceux qui perdent la vie au cours de leur premier mois de vie, à savoir au total plus de 3 millions de nouveaux-nés. En grande partie, tant pour les mères que pour les nouveaux-nés, il s’agit de décès dus à des complications et à des pathologies pouvant être prévenues et guéries. Les dernières données de l’UNICEF, qui remontent à 2005, font état de 536.000 mères mortes après l’accouchement dont la moitié en Afrique et dans 99% dans les pays en voie de développement.
L’ONG précitée a calculé que si tous les accouchements avaient lieu en présence de sages-femmes ou de personnel sanitaire disposant de compétences analogues, on pourrait sauver chaque année la vie de 1,3 millions de nouveaux-nés et de dizaines de milliers de femmes. L’Afghanistan, le Niger, la Guinée Bissau, le Yémen, le Tchad, la République démocratique du Congo, l’Erythrée, le Mali, le Soudan et la République centrafricaine sont les dix pays où les niveaux de santé maternelle et infantile ainsi que les conditions des mères et des enfants sont les plus mauvais au monde. A l’opposé, les dix pays jouissant du taux de bien-être maximum pour les mères et les enfants sont : la Norvège, l’Australie, l’Islande, la Suède, le Danemark, la Nouvelle Zélande, la Finlande, la Belgique, les Pays-Bas et la France. La distance entre la première de la liste, la Norvège, et le dernier pays du classement, l’Afghanistan est un véritable abysse : en Norvège, tous les accouchements ont lieu en présence de personnel qualifié alors qu’en Afghanistan cela n’est le cas que dans 16% des cas. En Norvège, une femme sur 175 perdra son enfant avant qu’il n’ait atteint l’âge de 5 ans alors qu’en Afghanistan, toute femme perdra statistiquement un enfant au cours de sa vie. En examinant d’autres pays situés au bas du classement, les comparaisons ne sont pas moins dramatiques : 1 femme sur 14 au Tchad et en Somalie risque de mourir au cours de la grossesse ou de l’accouchement. En Italie, le risque de mortalité maternelle est inférieur à 1/15.000. (AP) (Agence Fides 07/05/2011)