Bujumbura (Agence Fides) - On attend pour aujourd’hui la nomination du nouveau Vice-Président du Burundi après que hier, 10 novembre, le Président du Burundi, M. Domitien Ndayizeye, un Hutu, ait déposé son Vice-Président, M. Alphonse-Marie Kadege, un Tutsi. « La nomination du successeur de M. Kadege était attendue déjà hier dans la soirée ; mais, évidemment, les discussions entre les partis politiques se sont prolongées plus tard que prévu » déclarent à l’agence Fides, des sources locales de Bujumbura, la Capitale du Burundi.
M. Kadege est une figure importante de l’UPRONA (Union pour le Progrès National), le principal parti Tutsi. Dans un communiqué, la direction du parti a déclaré qu’elle était « surprise » par la destitution de M. Kadege ; mais elle a déclaré également qu’elle acceptait la décision du Président « parce que, dans l’état actuel, nous voulons éviter une crise de grande portée dans le pays ».
« La réaction de l’UPRONA semble confirmer que l’on veut continuer dans le processus de transition commencé il y a trois ans. En effet, la situation à Bujumbura semble être tranquille, disent nos sources. Le nouveau Vice-président sera probablement un Tutsi appartenant à l’UPRONA, mais il pourrait provenir aussi d’un autre parti qui représente la minorité Tutsie ».
D’autre part, les préparatifs se poursuivent pour le référendum sur la nouvelle Constitution prévu pour le 26 novembre, même s’il est possible de voir un nouveau renvoi après celui du 20 octobre dernier. « Il y a peu de temps, et beaucoup trop encore de préparatifs à faire. La couverture financière n’est pas encore assurée. Un nouveau renvoi apparaît donc comme possible » déclarent nos sources. M. Kadege avait été officiellement licencié précisément parce qu’il avait exprimé l’intention de renvoyer le référendum. « La raison réelle de la déposition de M. Kadege est que le Président Ndayizeye a voulu mettre fin à un long et difficile rapport de travail avec le Vice-président, en vue des 6 prochains mois du processus de transition, qui seront cruciaux. Le Président veut avoir près de lui un homme avec lequel il puisse travailler de manière plus constructive » déclarent nos sources. Après le référendum, il y aura au mois de février 2005 les élections locales, et les élections législatives au mois de mars, puis les élections présidentielles au mois d’avril.
« Il semble que les différents partis ne veulent pas gaspiller trois ans de transition, qui ont apporté des bienfaits à la population. Toutes les énergies sont concentrées pour définir la future organisation politique du pays. On espère que, après avoir surmonté la phase de transition, et après être parvenu à un accord avec la guérilla, la classe dirigeante concentrera son attention sur le développement économique et social du pays. (L.M.)
(Agence Fides, 11 novembre 2004, 35 lignes, 466 mots)