Mexico (Agence Fides) – Est parvenu à l’Agence Fides le texte d’un éditorial public par le Bureau de presse de l’Archidiocèse de Mexico dans lequel il est fait état de la situation dramatique vécue par les émigrants des pays d’Amérique centrale.
« Voici quelques jours, est arrivé à la Basilique de Guadalupe un groupe nombreux composé principalement de mères d’immigrés centre-américains, venant prier pour leurs enfants disparus au cours de leur traversée du Mexique en direction des Etats-Unis. Le groupe s’est rendu par la suite à la Chambre des Députés afin de demander une amélioration des lois pour garantir que les clandestins ne soient pas considérés comme des criminels ou des délinquants et soient traités avec un profond respect de leur dignité et de leurs droits fondamentaux. Enfin, le groupe est allé à Puerto Vallarta pour se faire écouter dans le cadre de la réunion internationale dédiée aux migrations organisée par les Nations Unies et de demander leur soutien » lit-on dans le texte.
« La prière à Notre-Dame de Guadalupe démontre que les peuples d’Amérique centrale conservent une profonde confiance en la providence de Dieu. La visite aux législateurs mexicains et aux agences de l’ONU montre que les pays frères ont besoin de justice. Le désespoir de ne rien savoir de leurs enfants, de leurs frères ou de leurs pères fait ressentir à ces personnes que personne ne les écoute. Et jusqu’à présent, on n’a enregistré aucune réponse de la part de nos législateurs ».
L’émigration est devenue un phénomène universel de nos jours, presque toujours motivé par des raisons économiques : il concernerait plus de 240 millions de personnes de par le monde, sachant que certains pays n’acceptent pas les immigrés alors que d’autres accueillent des groupes nombreux de personnes à la recherche de travail et de meilleures conditions de vie.
« Dans notre pays – écrit le texte de l’Archidiocèse de Mexico – nous trouvons des exemples d’assistance généreuse. De nombreuses institutions de l’Eglise, du Chiapas à la frontière nord, en passant par Oaxaca et par le District fédéral, fournissent une assistance immédiate. Malheureusement, il existe aussi le revers de la médaille : exploitation, extorsion, séquestre de personnes et même homicide de nombreux jeunes qui traversent notre territoire. Le massacre qui a eu lieu voici quelques mois à Tamaulipas (voir Fides 27/08/2010) a constitué seulement l’un des cas de ce que d’authentiques criminels font continuellement. Il s’agit de groupes qui appartiennent à la criminalité organisée et qui sont spécialisés dans l’exploitation des migrants ».
« Comment est-il possible que le gouvernement mexicain ne soit pas en mesure d’améliorer les stratégies à la frontière méridionale afin de prévenir cette tragédie humaine ? » se demande la note, qui ajoute : « Comment est-il possible que nos législateurs ne fassent absolument rien pour résoudre ce problème qui est s’accroît ? Ce sont les premiers à protester contre le traitement réservé à nos compatriotes aux Etats-Unis et ils ne font rien pour faire cesser les abus vis-à-vis de nos frères d’Amérique centrale ». (CE) (Agence Fides, 17/11/2010)