Islamabad (Agence Fides) – La liste est longue des cas signalés à Fides sur les discriminations dans l'aide humanitaire, contre les chrétiens, les minorités religieuses, les Dalits, les faibles. “Le cadre général de la discrimination sociale et religieuse au Pakistan devient particulièrement odieux en cette période et porte atteinte à la solidarité”, souligne une source de Fides. Parmi les réfugiés la colère monte et jeudi dernier, dans la ville de Hyderabad, beaucoup ont protesté dans un cortège contre le mauvais traitement des minorités religieuses. Des travailleurs humanitaires et des ONG opérant au Pakistan racontent à Fides que, dans le district de Thatta, fortement inondé ces derniers jours, les aides ont été refusées à de nombreuses familles chrétiennes, aussi de la part de représentants du gouvernement. Zubair Masih raconte : “Je viens de Sukkur. Nous avons été submergés par l'eau et nous avons tout perdu. Nous sommes allés dans un camp de réfugiés près de Thatta, mais en tant que chrétiens, ils ne nous ont pas permis d'entrer”. Abid Masih, un chrétien qui vit dans un camp près de Larkana, a déclaré: “Ma femme est malade, mais le médecin a refusé de la visiter et de la soigner en disant que nous devrions attendre que l'Organisation mondiale de la Santé envoie des médecins chrétiens”. Aamir Gill, qui se trouve parmi les réfugiés de Dadu, dit: “J’étais arrivé avec ma famille dans un champ près de Hyderabad, mais l'administrateur du camp a refusé de nous enregistrer parce que nous sommes chrétiens et il ne nous a rien donné. Nous avons été forcés de partir”. Carl Moeller, Président de l'organisation américaine "Open Doors", qui a publié un rapport sur les chrétiens persécutés dans le monde entier, déclare dans un communiqué envoyé à Fides : “A certains réfugiés chrétiens l’aide est refusée ouvertement, tandis qu’il est dit à d'autres de partir ou de se convertir à l'Islam. Vous pouvez imaginer comme ce choix est terrible : abandonner la foi pour pouvoir nourrir votre enfant”. Les Ahmadi subissent aussi des discriminations, car ils sont considérés par l'Islam officiel comme “hérétiques” : “Le gouvernement et les dirigeants islamiques locaux ont refusé les tentes et les secours à plus de 500 familles de la communauté Ahmadi dans le sud du Pendjab. D’autres régions où vivent des communauté Ahmadi, comme les districts de Muzaffargarh, Dera Ghazi Khan et Rajanpur (Pendjab) ont été complètement exclues de la distribution de l'aide humanitaire ", lit-on dans une note envoyée à Fides par des travailleurs humanitaires locaux. C’est une grande souffrance, affirme une autre ONG, ainsi que pour la population des Dalits (les intouchables) du Pakistan, placés au plus bas dans l'échelle sociale. “Les familles dalits dans le Sind souffrent deux fois : par le déplacement et l'exclusion des aides : ils sont chassés des camps de réfugiés et maltraités”. (PA) (Agence Fides 9/4/2010 ; 35 lignes, 468 mots)