Lahore (Agence Fides) - Le terrorisme n'arrêtera pas l'aide humanitaire. «Notre travail de la Caritas se poursuit. Nous sommes inquiets et nous avançons avec prudence. Dans certains domaines surtout, comme dans le Nord du pays, nos bénévoles sont très prudents et se déplacent en accord avec les forces de sécurité. Mais l'action humanitaire ne s'arrête pas ", a déclaré dans une interview à Fides Anila Gill, Secrétaire exécutif de la Caritas Pakistan. Le pays est à nouveau en état d'alerte suite aux attaques terroristes qui ont frappé Lahore et Quetta et dans les jours passés. “Le travail de la Caritas continue inlassablement dans toutes les directions, dans chaque diocèse et sans discrimination des destinataires”, explique à Fides Mgr John Max Rodrigues, évêque d'Hyderabad dans le Sindh. “Dans le diocèse nous aidons beaucoup de monde. Beaucoup de volontaires religieux et catholiques sont actifs dans le domaine. Je vois beaucoup de solidarité: musulmans, chrétiens, hindous sont unis dans la souffrance”. Interrogé sur les problèmes apparus ces derniers jours - la discrimination à l’égard des chrétiens et les inondations dirigées au détriment des pauvres - l'évêque affirme : “En ce qui concerne l'aide apportée par les groupes de la charité islamique, ils se défendent en expliquant que, selon leur doctrine, l’argent de la zakhat, l'aumône islamique, doit aller uniquement aux musulmans. Nous ne pouvons pas oublier que dans le pays il existe de façon générale une discrimination contre les minorités et envers les métiers les plus ingrats. C'est une mentalité diffuse qui peut également se répercuter sur cette tragédie. Que les riches aient mieux que les pauvres, en sauvant leurs terres est une fait grave dont le gouvernement devra s’occuper”. À Multan, au Pundjab, l'évêque diocésain, Mgr Andrew Francis, consacre beaucoup de temps pour distribuer personnellement de la nourriture et de l'aide aux familles touchées. Sa présence physique “fait sentir aux réfugiés la proximité et l'amour de l'Eglise catholique”, a déclaré à Fides Samuel Clemens, Secrétaire exécutif de la Caritas de Multan. Clemens ajoute : “Nous aidons les 4.000 ménages, 300 par jour, dans 7 districts du diocèse. Nous arriverons à aider jusqu'à 25 mille familles avec de la nourriture, des tentes, de l'eau et des installations médicales gratuits”. La Communauté de Sant'Egidio à Islamabad a organisé des aides d'urgence dans la ville de Noshera dans la Province de Frontière du Nord Ouest. Stephen Masih, le responsable du groupe, a déclaré à Fides: “La ville est complètement détruite. Nous aidons des centaines de familles musulmanes. Nous apportons de la nourriture, des tentes, et en particulier l'eau potable. Les réfugiés chrétiens sont déjà accueillis dans les églises”. La région est l'une des plus à risque d’attaques terroristes : “Nous sommes prudents, mais nous n’avons pas peur. Servir ces gens abandonnés est la chose la plus importante”. Pendant ce temps, les initiatives de soutien se multiplient dans le monde: pour demain, 5 septembre, la Conférence épiscopale allemande a exhorté les fidèles à une journée spéciale de prière et de solidarité, avec une collecte de fonds extraordinaire pendant messe. (PA) (Agence Fides 9/4/2010 ; 35 lignes, 504 mots)