ASIE/PAKISTAN - La “loi sur le blasphème” arrive sur Google et Yahoo

samedi, 26 juin 2010

Islamabad (Agence Fides) – Après Facebook, c’est le tour de Google, Yahoo et Youtube : la “loi sur le blasphème” au Pakistan surgit aussi sur Internet et est en train de provoquer un cyclone de censures qui, comme l’affirme une source de Fides, “changera substantiellement le monde du web au Pakistan, en imposant de très fortes limitations”. Déjà 17 sites Internet ont été bloqués durant les dernières heures pour “liens et contenus anti-islamiques et blasphèmes”. Maintenant les sites web à grande diffusion comme Google et Yahoo, You tube, mais aussi Amazon, MSN, Hotmail et Bing (de Microsoft) sont sous surveillance. La répression des sites web a été annoncée par le porte-parole de l’Autorité pakistanaise des Télécommunications, Khurram Mehran, sur les instructions du Ministère de l’Information et de la Technologie. “Si l’on trouve des liens ou des contenus offensifs, ces sites devront être immédiatement bloqués”, a-t-il dit, tandis qu’un groupe d’inspecteurs a pour fonction de surveiller le web à disposition des navigateurs pakistanais. Cette mesure a provoqué la déception des responsables de Google, Yahoo, Microsoft qui ont souligné leur rôle de “plateformes pour la libre expression”. Un des sites bloqués est par exemple islamexposed.blogspot.com, un blog créé à travers Google. Le site contenait, par exemple, une pétition on-line anti-islam. En mai dernier la Haute Cour avait ordonné le blocage du réseau social Facebook pour deux semaines, à cause de la publication d’une vignette blasphématoire à l’égard du Prophète Mahomet. L’interdiction a été levée après la protestation de centaines de jeunes musulmans qui utilisent ce réseau social. Les références législatives utilisées par le gouvernement et la Haute Cour pour justifier la censure sont ceux de la “loi sur le blasphème” : les articles 295b, 295c, 298a, 298b e 298c du Code pénal pakistanais. Entre 1980 et 1986 de telles mesures ont été prises par le président du Pakistan de l’époque, Zia-ul-Haq, pour garantir le respect du prophète Mahomet et du Coran. Les minorités religieuses et la communauté catholique se battent depuis longtemps contre cette loi considérée injuste et discriminatoire, souvent utilisée pour frapper des adversaires : pour cette raison, une pétition est en cours au niveau national et international afin de l’abolir. Des sources de Fides au Pakistan affirment que “la loi sur le respect des symboles religieux, de toutes les communautés, est une exigence partagée ; mais cela ne peut pas devenir une excuse pour imposer une censure généralisée ou pour limiter la liberté d’expression et les droits des citoyens pakistanais, jusque dans l’utilisation d’Internet”. (PA) (Agence Fides 26/6/2009 ; 30 lignes, 414 mots)


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