Manille (Agence Fides) – Le massacre de Maguindanao a été non seulement le fruit d’un conflit entre clans, mais aussi l’effet de la politique du gouvernement philippin qui a alimenté, au cours des années, le pouvoir des « seigneurs de la guerre » à Mindanao, pour son avantage politique : c’est l’analyse du nouveau rapport de l’International Crisis Group (ICG), prestigieux laboratoire d’idées de politique internationale, intitulé “The Philippines: after the Maguindano Massacre”.
Le rapport affirme que le massacre du 23 novembre peut et doit représenter l’opportunité d’accomplir des progrès décisifs dans le domaine de la justice, de la sécurité et de la paix à Mindanao. L’ICG affirme que réduire le massacre de Maguindanao à un épisode de la guerre entre clans signifie diminuer les graves responsabilités de l’administration Arroyo, en permettant aux potentats locaux de renforcer leur domination sans opposition sur les différentes provinces, entre autres à travers la création de véritables « armées privées », mises sur pied sous prétexte de devoir combattre la rébellion islamique à Mindanao. Le rapport demande au gouvernement philippin trois pas urgents : rendre justice et punir les auteurs et les commanditaires du massacre le plus rapidement possible ; améliorer la sécurité de la région, en démantelant les armées privées et les milices civiles, et en contrôlant le trafic d’armes ; reprendre la négociation de paix avec le Moro Islamic Lieberation Front, de façon à supprimer le terrain sur lequel ont germé les actes de violence dans la région de Mindanao. Pendant ce temps le gouvernement philippin a annoncé que le procès pour les responsables du massacre, des représentants de la famille Ampatuan, se tiendrait à Quezon City (Manille) et non à Maguindanao, pour des raisons de sécurité.
Pour contribuer à la restauration de la justice et de la légalité, les congrégations religieuses catholiques, réunies dans la Conférence des supérieurs généraux hommes et femmes des Philippines, ont offert hospitalité et protection aux juges et aux témoins qui seraient appelés à faire une déposition au cours du procès. (PA) (Agence Fides 22/12/2009 lignes 25 mots 344)