Organe d'information des Œuvres Pontificales Missionnaires depuis 1927
Libreville (Agence Fides) – Les résultats officiels des élections présidentielles qui se sont tenues au Gabon hier, 30 août, ne sont pas encore connus, mais chacun des trois principaux candidats affirme être le vainqueur.
André Mba Obame, ex Ministre de l’Intérieur, revendique la victoire dans quatre des neufs provinces gabonaises, qui représentent 62% du corps électoral. Avant lui, son adversaire historique, Pierre Mamboundou, avait revendiqué la victoire, de même qu’Ali Bongo, fils aîné du président défunt, Omar Bongo. Les élections présidentielles ont en effet été organisées au lendemain de la mort d’Omar Bongo, le 8 juin (cf. Fides 10/6/2009), le doyen des chefs d’Etats africains, qui était au pouvoir depuis 1967 sans interruption.
Son fils, Ali Bongo, ex Ministre de la Défense, a obtenu la candidature au nom de l’ex parti unique, le Parti démocratique gabonais (PDG), au terme d’une lutte interne au clan de l’ex Président. La longue permanence en charge de Bongo a en effet créé un véritable système de gestion du pouvoir, dans lequel l’intérêt public se confondait avec l’intérêt privé du président et de son entourage, composé de sa famille et de ses plus étroits collaborateurs.
C’est pour cette raison que les gabonais sont allés voter avec un sentiment alternant entre l’espérance du changement et la résignation issue de la conscience qu’un système, consolidé pendant des décennies de pouvoir, se démantèle difficilement en quelques mois.
La veille électorale a été marquée par des polémiques sur la formation des listes électorales qui comprennent au total plus de 800.000 électeurs. Un chiffre exagéré par l’opposition, selon laquelle pour un pays d’un million et demi d’habitants, dont beaucoup très jeunes, le nombre des électeurs se situe entre 500 et 700.000 personnes. L’opposition a donc dénoncé craindre la possibilité de manipulations par le truchement des listes électorales.
Bongo dispose en outre de l’appareil de l’Etat et de moyens économiques considérables pour promouvoir sa campagne électorale, tandis que l’opposition est divisée et fragmentée. Au début de la campagne électorale, 23 candidats à la présidence se sont présentés. Onze d’entre eux ont ensuite retiré leur candidature pour soutenir André Mba Obame. Celui-ci est le chef de file d’une série de candidats qui sont liés au « système Bongo » en tant qu’anciens ministres et dirigeants d’Etat. L’unique candidat qui peut revendiquer une vraie opposition au vieux régime est Pierre Mamboundou, qui a longtemps critiqué Bongo.
Le Gabon est le quatrième producteur africain de pétrole et le troisième producteur mondial de manganèse, mais il est en même temps l’un des pays en bas de l’échelle de l’indice de développement humain (il est à la 124ème place sur 177). La manne pétrolière n’est en effet pas traduite par un réel développement économique et social. Le Gabon manque de routes, de ponts, d’écoles et d’hôpitaux. (L.M.) (Agence Fides 31/8/2009 lignes 35 mots 470)
