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Antananarivo (Agence Fides)- “Nous sommes en plein Far West: les forces de l’ordre courent avec leurs véhicules tout-terrain, lançant des bombes lacrymogènes et des projectiles sur n’importe qui. Au lieu d’arrêter le chaos, ils l’alimentent. Les morts sont des personnes innocentes, la plupart sont des jeunes et même des enfants. Nous ne comprenons pas pourquoi la communauté internationale ne déconce pas cette situation” disent à l’Agence Fides des sources de Radio Don Bosco, de Madagascar, où le bras de fer entre le président Marc Ravalomanana et son principal adversaire, le maire destitué de la capitale Antananarivo, Andry Rajoelina, a désormais dégénéré dans une violence qui s’est propagée de la capitale aux provinces du pays.
„Un épisode arrivé le 4 mars à Ambositra, sur les hauts plateaux centraux, montre que n’importe qui peut être victime d’un projectile lancé au hasard. La foule était descendue dans les rues de la ville pour demander la démission du président de la région. L’armée est intervenue et a tiré sur la foule. Un enfant de 10 ou 11 ans est mort ainsi qu’un jeune de 21 ans. L’un de ceux-ci était le fils d’un commandant de l’armée. Nous ne savons pas si ce fait aura des conséquences” dient les sources de Fides.
Depuis le début de la crise, en janvier de cette année, au moins une centaine de personnes ont perdu la vie au cours des affrontements.
Dans la capitale, les manifestations des partisans de Rajoelina continuent. „La tension est montée cette nuit quand un commando des forces de l’ordre a cherché à donner l’assaut à la résidence du maire destitué. Celui-ci a réussi à appeler à la rescousse ses partisans qui ont entouré la maison et ont improvisé des postes de blocage le long des rues d’accès à la résidence de Rajoelina” rapportent les sources de Fides.
Sur le plan politique, hier 5 mars, Rajoelina a rencontré les représentants du corps diplomatique, de la Banque mondiale, du Fond monétaire internationale, et de l’Union européenne. „Le nonce apostolique à Antananarivo, Mgr Augustine Kasujja, en qualité de doyen du corps diplomatique et au nom de tous les ambassadeurs, a invité Rajoelina a revenir à la table des négociations avec le président. Mais celui-ci a décliné l’invitation, réaffirmant qu’il ne reviendrait à la table des négociations que lorsque les conditions posées par lui seront satisfaites: la possibilité d’accéder aux médias nationaux (qui sont contrôlés par le chef de l’Etat) et la fin des violences et des arrestations des membres de l’opposition” rapportent les sources de Fides.
Pour demain, 7 mars, une nouvelle vague de manifestations est prévue, et l’on craint de nouveaux incidents. (L.M.) (Agence Fides 6/3/2009 lignes 35 mots 463)
