AFRIQUE/R.D. CONGO - Une manifestation en souvenir de Mgr Munzihirwa, Archevêque de Bukavu tué il y a 12 ans, pour demander la fin des hostilités au Kivu

lundi, 27 octobre 2008

Kinshasa (Agence Fides) – Le 29 octobre aura lieu à Bukavu une manifestation pacifique organisée par la société civile pour demander la fin des hostilités au Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
C’est ce qu’affirme un mémorandum signé par Cyprien Birhingingwa Migabo, Président de la Société civile du Sud Kivu et Coordinateur adjoint de l’observatoire de la gestion du Programme Amani, adressé au Président congolais Joseph Kabila. Le document, envoyé à l’Agence Fides, rappelle que « le 29 octobre est le 12ème anniversaire de la prise de Bukavu par l’AFDL (Alliance des forces démocratiques de libération, un mouvement qui à l’époque se battait contre le Président zaïrois Mobutu) et du massacre de plusieurs personnalités de la province du Sud du Kivu, parmi lesquelles son Excellence Mgr Christophe Munzihirwa, premier défenseur des droits de l’homme dans le Sud du Kivu ».
Mgr Munzihirwa, Archevêque de Bukavu (chef-lieu du Sud du Kivu) avait réclamé l’attention internationale sur la tragédie des réfugiés venant du Rwanda voisin qui étaient arrivés dans l’Est du Congo (encore appelé Zaïre). Pendant deux ans, en 1995-1996, Mgr Munzihirwa, a lancé plusieurs appels pour proposer un chemin de paix pour la région des Grands Lacs. Il a attiré l’attention du monde entier sur la tragédie en cours causée par le débarquement désordonné des réfugiés à l’Est du pays déjà surpeuplé. Il proposait une solution digne et conforme au droit international. Il a été tué le 29 octobre 1996 par les militaires de l’AFDL tandis qu’il rentrait dans la cathédrale après avoir passé sa journée entière à réconforter les réfugiés et les victimes de la violence.
Douze ans plus tard le Kivu est de nouveau dans la tempête. Malgré les accords de paix, qui ont conduit à la souscription par toutes les forces militaires présentes dans la région au programme « Amani » (« paix » en swahili), les combats ont repris, plus violents que jamais, dans le Nord du Kivu. Les soldats du général rebelle Nkunda (cf Fides 10/10/2008), appuyés par des forces étrangères, ont conquis le quartier général du Parc national Virunga.
Dans le mémorandum les représentants de la société civile craignent le fait que ni l’armée nationale ni les Casques bleus de la MONUC (Mission de l’ONU au Congo) n’ont été capables d’arrêter l’offensive des rebelles. La société civile demande en outre de résoudre les graves problèmes sociaux et économiques de la région et demande au gouvernement central d’engager de toute urgence des programmes pour améliorer les conditions de vie de la population des deux provinces. Le 12 octobre le pape Benoît XVI avait lancé un appel pour la paix dans cette région tourmentée du Congo (cf Fides 13/10/2008). (L.M.) (Agence Fides 27/10/2008 lignes 32 mots 418)


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