Rome (Agence Fides)- Améliorer l’accès aux marchés des petits agriculteurs africains et augmenter l’utilisation de meilleures technologies dans la production agricole. Ce sont quelques-unes des mesures pour arriver à l’autosuffisance alimentaire du continent, proposées par les participants d’une conférence sur l’agriculture en Afrique organisée par la Banque Mondiale à Dar-es-Salaam, capitale de la Tanzanie, à laquelle ont été invités des experts de 6 pays africains.
Les petits agriculteurs sont pénalisés par le fait de dépendre seulement des marchés informels, définis comme « inefficaces, non fiables et gouvernés par les médiateurs ». De même l’accès à de nouvelles technologies pour améliorer leurs produits permettrait aux paysans africains de rivaliser sur leurs propres marchés avec les marchandises des pays plus développés, qui disposent d’une agriculture d’avant-garde.
Quelques pays africains, comme le Kenya, sont déjà en mesure d’exporter des denrées alimentaires, et en Europe, où ils ont développé un réseau de contacts commerciaux, se maintenant au pas avec les innovations et les normes qualitatives de plus en plus élevées d’un marché riche et sophistiqué.
Pour améliorer leur capacité productive et commerciale, les petits agriculteurs africains ont cependant besoin d’aides financières. Au Kenya par exemple, l’Equity Bank, l'Alliance for a Green Revolution in Africa (une association dont le but est d’améliorer les capacités productives des paysans africains, qui est présidée par l’ex-Secrétaire Général de l’ONU, Kofi Annan) et le Ministère de l’Agriculture local, ont réuni un fond de 50 millions de dollars pour permettre aux agriculteurs d’avoir accès aux crédits à bas taux d’intérêt. D’autre part il devient possible de demander et de recevoir le crédit par les téléphones portables, une innovation fondamentale dans des régions vastes et mal reliées.
De même, la Banque Africaine de Développement (BAD) a destiné un fond d’environ 500 millions de dollars au financement de l’acquisition de semences et d’engrais par les agriculteurs du continent.
Le prix des engrais est passé de 245 dollars par tonne en janvier, à 1100 dollars par tonne en avril. Le Fond fait partie d’une série de mesures lancées par la BAD en réponse à la hausse des prix. La BAD a récemment élevé à 1 milliard de dollars son portefeuille de prêts agricoles pour contribuer à renforcer la production de denrées alimentaires, portant le total du financement à 4,8 milliards de dollars. La Banque a d’autre part offert 250 millions de dollars pour aider plusieurs pays à faire face à leurs problèmes financiers les plus urgents. Le Nigeria, l’un des plus importants producteurs africains de pétrole, a annoncé son intention d’utiliser les plus grandes rentrées pétrolières (causées par l’augmentation des prix du brut) pour refinancer un fond fiduciaire en faveur des pays les plus pauvres de l’Afrique.
Le problème de l’augmentation des prix de la nourriture est au centre du Sommet de la FAO (l’organisme de l’ONU pour l’agriculture et l’alimentation) qui s’est ouvert aujourd’hui à Rome. (L.M.) (Agence Fides 3/5/2008 lignes 36 mots 471)