Rome (Agence Fides) - “Si je me trompe vous me corrigerez” est la fameuse phrase que le Card. Wojtyla, à peine élu Pape Jean-Paul II, a prononcé de la loge de la Basilique Vaticane le 16 octobre 1978, entrée depuis ce moment dans le coeur de tous les fidèles, et pas seulement. L’expression du Pape a fourni le titre du livre de la journaliste Elisabetta Lo Iacono, publié par OCD, et présenté lors d’un symposium sur « Les médias et le nouvel humanisme », organisé par la Faculté pontificale théologique S. Bonaventura-Seraphicum. Le volume retrace les vingt-six années de pontificat sous l’angle de la communication, du rapport étroit que le Pape avait avec les médias, et avec les jeunes.
Dans la préface du livre l’auteur définit le pape comme « un phénomène médiatique, perpétuellement objet d’attention, capable d’attirer le regard du monde ». Comme l’a rappelé le Symposium, Jean-Paul II ne cherchait pas un dialogue avec les laïcs, mais avec le monde entier, avec la société contemporaine, conscient que, pour apporter son message, il fallait se mélanger aux personnes, au peuple. Il a rencontré environ 700 journalistes, avec lesquels il a passé plusieurs heures, quelques jours après son élection au siège pontifical : signe non seulement de la valeur que le Pape reconnaissait aux médias, mais aussi d’une volonté de se confronter ouvertement à l’opinion publique, en acceptant les questions et les provocations.
Le rôle que le Pape accordait aux médias se déduit de ce qu’il a affirmé dans son message pour la 37e Journée des communications sociales, en 2003 : « Les médias servent la liberté en servant la vérité ». Et Jean-Paul II en a utilisé, de manière spontanée, mais incisive, toutes les potentialités. La confrontation avec ce monde qu’il voulait connaître de près avait lieu certainement d’une manière privilégiée pendant ses voyages, dont on lui a reproché le nombre excessif : mais il était nécessaire d’entrer et de comprendre le monde globalisé et de parler à toutes les catégories de la société : c’est pourquoi, dans tout voyage, le Pape faisait, parfois la même journée, des discours différents selon les réalités sociales qu’il rencontrait.
Exceptionnel fut aussi l’incessant dialogue interreligieux instauré par le Pape Jean-Paul II, dans la conviction que les diverses méthodes qu’ont les hommes d’approcher Dieu avaient la même dignité. Son magistère accordait une place centrale à la défense des droits de l’homme, à la repentance pour les erreurs commises par l’Eglise dans le passé, à la valorisation de la femme et de son rôle. Jean-Paul II a été capable d’entrer dans le monde moderne et de témoigner de son message. Le dernier signe de ce témoignage est la foule -environ quatre millions- qui a salué une dernière fois son corps. Les papes ont toujours eu un rapport privilégié avec les milieux de la communication : de la lettre, le télégramme, la radio, à la télévision avec la quelle l’Eglise a cependant encore tout un rapport à construire. (P.C.) (Agence Fides 16/5/2008; lignes 32, mots 463)