Organe d'information des Œuvres Pontificales Missionnaires depuis 1927
Harare (Agence Fides) - Les représentants des églises chrétiennes du Zimbabwe lancent un appel à la communauté internationale pour qu’elle intervienne dans la crise du pays. Dans un comuniqué, envoyé à l’Agence Fides, signé aussi par la Conférence épiscopale du Zimbabwe, les leaders des confessions chrétiennes locales affirment que le retard dans la publication des résultats de vote du 29 mars a créé “une incertitude politique, l’anxiété et la frustration” dans l’âme des habitants du Pays.
Dans le document on dénonce la violence politique “perpétuée contre les individus, les familles et les communautés, accusées d’avoir effectué une campagne de faveur ou d’avoir voté pour “le mauvais parti politique”, en particulier dans la campagne de certaines régions urbaines”. Les gens sont enlevés, torturés, humiliés, contraints à participer à des réunions où on leur répète qu’ils ont voté pour le “mauvais” candidat et de ne pas commettre la même “erreur” en cas de ballotage, et il y a même des homicides”.
La violence politique agrave les conditions de vie de la population:”il y a une famine diffuse dans une grande partie du pays. Les magasins sont vides et les genres alimentaires de base sont introuvables. Les victimes des tortures ne trouvent aucun confort dans les hôpitaux, et sont privés de médicaments”.
Les églises chrétiennes du Zimbabwe demandent à la Communauté de développement de l’Afrique du sud (SADC), à l’Union africaine et aux Nations-Unies de “travailler pour arrêter le détériorement de la situations politique et de la sécurité du Zimbabwe. Nous avertissons le monde que si on ne fait rien pour aider le peuple du Zimbabwe, nous risquons d’assister à un génocide pareil à celui du Rwanda, du Burundi et d’autres points chauds d’Afrique”. On demande en outre la fermeture des camps des milices et des vétérants qui ont été établis dans plusieurs régions du pays comme “un passage vers la restauration de la paix et de la liberté de mouvement des personnes qui était garanti avant et pendant les éléctions du 29 mars”. Les leaders chrétiens locaux demandent à la Commission éléctorale de publier les “vrais résultats des éléctions du 29 mars sans plus de retard”.
S’adressant enfin à la population du Zimbabwe, les responsables des églises chrétiennes louent le sens civique démontré en allant voter et invitent “à maintenir et à protéger sa dignité et son propre vote”, en repoussant les menaces, les séductions et les violences. (L.M.) (Agence Fides 22/4/2008, 30 lignes, 415 mots)
