Tunis (Agence Fides) - De Tunis, le père missionnaire Eugenion Elías, de la Communauté du Verbe Incarné, écrit : « Tunis est un pays dont la population se professe musulmane dans sa quasi-totalité. Sa position au Nord de l’Afrique et sa proximité avec l’Europe ont fait de ces territoires un lieu privilégié de rencontre entre les différentes cultures et religions. Sans ignorer les tensions propres à cette diversité - où s’avèrent aussi plus méritoires les efforts de toutes les parties, les différentes relations concordent avec ce qui est habituellement appelé ‘le dialogue de la vie’. Innombrables sont en outre les colloques, les séminaires et les conférences organisées -très souvent par des entités officielles- en vue d’une meilleure connaissance réciproque et d’une plus grande collaboration.
Sur ces terres l’Eglise catholique, ses institutions et personnes, jouissent de la reconnaissance et en général de l’estime des tunisiens. Une pierre miliaire importante dans l’histoire récente de l’Eglise locale a été la visite que Jean-Paul II a accomplie en 1996. Le Pape est venu confirmer ses frères dans la foi, célébrer la messe dans la cathédrale, prier dans le lieu où sont morts de nombreux martyrs - parmi lesquels Perpétue et Félicité - et apporter son message de paix à tous les hommes. Tout cela a été possible grâce à l’ouverture d’esprit des autorités du pays, avec lesquels le Pape s’est entretenu par des rencontres personnelles.
Dans un contexte similaire, le grave incident de l’Université ‘La Sapienza’ s’avère pour le moins inconcevable. Tandis que dans ce pays beaucoup s’engagent, non sans effort, à transformer les difficultés propres à la diversité en occasions de croissance réciproque, ce siège romain laisse entrevoir la bêtise et l’intolérance. Tous, chrétiens et musulmans, ont accueilli la nouvelle avec stupeur. Les fidèles réunis dans la cathédrale ont été informés de l’évènement, sollicités de prier pour le Saint-Père et pour une Europe qui aujourd’hui apparaît désorientée, et invités à ne pas cesser de travailler pour la paix parmi les hommes. De nombreux moyens de communication ont déjà proposé une analyse de ce qui s’est passé. Nous nourrissons la vive espérance que, comme c’est arrivé avec le discours de Ratisbonne, cet évènement serve providentiellement à réveiller les nombreux esprits assoupis. Que, comme alors, la souffrance due à l’incompréhension cède le pas à une conscience plus profonde et plus lucide de l’urgence que nous avons de ce ‘courage de s’ouvrir à l’ampleur de la raison’ que notre Pape bien-aimé ne cesse de nous rappeler ». (RG) (Agence Fides 18/1/2008; lignes 36, mots 418)