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Rome (Agence Fides)-Quelles histoires y a-t-il derrière le flux d’immigrés clandestins en Europe venant de l’Afrique occidentale ? Les chiffres arides n’aident pas à comprendre les drames qui incitent un nombre croissant d’africains à risquer leur vie pour venir en Europe.
Il existe par exemple un lien entre l’émigration et le fort appauvrissement des ressources poissonnières de l’Afrique occidentale, due à la pêche sauvage effectuée par les flottes de pêcheurs de pays de l’Union européenne, de l’Asie et de la Russie le long du littoral africain. En conséquence, les pêcheurs locaux ne réussissent plus à gagner assez pour vivre de leur activité et s’improvisent « passeurs » d’êtres humains ; avec leurs pirogues ils transportent des hommes, des femmes et des enfants vers les Iles Canaries (territoire espagnol), première étape pour l’entrée dans d’autres pays de l’Union européenne. C’est ce que rapporte l’International Herald Tribune. Le quotidien rapporte les statistiques des Nations Unies, selon lesquelles l’année dernière 31.000 personnes ont cherché à atteindre des Iles Canaries des côtes de l’Afrique occidentale, avec de petites embarcations. Plus de 6.000 personnes sont mortes dans la traversée.
L’IHT rapporte les déclarations de plusieurs responsables de l’Union Européenne qui réaffirment les accusations affirmant que les gouvernements africains ont vendu avec trop de désinvolture les licences de pêche dans leurs eaux et n’exercent pas un contrôle adéquat sur les pêcheurs frauduleux. En tout cas les populations locales se trouvent privées de leurs sources principales de protéines, le poisson, qui est vendu à des prix trop élevés sur les marchés locaux. Une raison de plus pour chercher de meilleures conditions de vie en Europe.
Une autre histoire d’émigration de l’Afrique occidentale est celle rapportée par le journal ivoirien « Fraternité Matin ». A la suite de la crise de la Côte d’Ivoire de 2002 (crise en voie de résolutions mais qui a encore quelques conséquences négatives), un grand nombre d’ivoiriens s’est établi au Sénégal. Parmi eux il y a plusieurs jeunes femmes qui tentent d’émigrer en Europe en épousant un « blanc ». Pour arriver au Sénégal de la Côte d’Ivoire les femmes engagent toutes leurs économies et deviennent donc vulnérables économiquement. Il arrive que certaines jeunes femmes finissent victimes de la traite de la prostitution. Les « époux promis », une fois qu’elles sont arrivées en Europe, se révèlent des exploiteurs qui les obligent à se prostituer. Le rêve de l’Eldorado européen se transforme ainsi en un cauchemar. (L.M.) (Agenzia Fides 14/1/2008 righe 28 parole 370)
