Cité du Vatican (Agence Fides) – « Je désire que la célébration des 100 ans de la Maximum illud, au mois d’octobre 2019, constitue un temps propice afin que la prière, le témoignage de tant de saints et de martyrs de la mission, la réflexion biblique et théologique, la catéchèse et la charité missionnaire contribuent à évangéliser d’abord et avant tout l’Eglise, de sorte qu’ayant retrouvé la fraîcheur et l’ardeur du premier amour pour le Seigneur crucifié et ressuscité, elle puisse évangéliser le monde avec crédibilité et efficacité évangélique ». C’est en ces termes, en s’adressant à l’Assemblée générale des Œuvres pontificales missionnaires, le 3 juin 2017, que le pape François indiquait le témoignage de tant de missionnaires ayant donné leur vie pour le Seigneur Jésus comme l’une des quatre dimensions à prendre en compte pour la célébration du Mois missionnaire extraordinaire d’octobre 2019.
Dans le sillage de ce temps spécial vécu par les communautés catholiques sous toutes les latitudes, temps qui a également été l’occasion de redécouvrir les figures de nombreux témoins de la foi des Eglises locales ayant dépensé leur vie pour l’Evangile dans les contextes et les situations les plus divers, l’Agence Fies poursuit son service consistant notamment à recueillir les informations relatives aux missionnaires tués au cours de l’année. Nous faisons usage du terme « missionnaire » pour tous les baptisés, conscients du fait que « en vertu du Baptême reçu, chaque membre du Peuple de Dieu est devenu disciple missionnaire. Chaque baptisé, quelle que soit sa fonction dans l’Eglise et le niveau d’instruction de sa foi, est un sujet actif de l’évangélisation » (EG 120). Du reste, la liste annuelle établie par Fides depuis longtemps déjà ne concerne pas seulement les missionnaires ad gentes au sens strict mais tous les opérateurs pastoraux morts de façon violente, pas expressément « in odium fidei ». Pour ce motif, nous préférons ne pas utiliser le terme « martyr », sauf dans son sens étymologique de « témoin », pour ne pas devancer le jugement que l’Église pourra éventuellement donner à certains d’entre eux, les proposant, après un examen attentif, pour la béatification ou la canonisation.
Selon les informations recueillies par l’Agence Fides, au cours de l’année 2019, ont été tués de par le monde 29 missionnaires, en majorité des prêtres, à raison de 18 prêtres, 1 Diacre permanent, 2 religieux non prêtres, 2 religieuses et 6 laïcs. Après huit années consécutives durant lesquelles le nombre le plus élevé de missionnaires tués avait été enregistré en Amérique, depuis 2018, c’est l’Afrique qui se trouve au premier rang de ce classement tragique. En Afrique ont ainsi été tués 12 prêtres, un religieux non prêtre, une religieuse et une laïque (15). En Amérique ont en revanche été tués 6 prêtres, 1 Diacre permanent, 1 religieux non prêtre et 4 laïcs (12). En Asie, a été tuée une laïque alors qu’en Europe a été assassinée une religieuse.
Une autre note est donnée par le fait que s’enregistre une sorte de « mondialisation de la violence ». Si par le passé, les missionnaires tués étaient en grande partie concentrés dans une nation ou une zone géographique, en 2019, le phénomène apparait plus généralisé et plus diffus. Ont ainsi été baigné du sang des missionnaires 10 pays d’Afrique, 8 d’Amérique, 1 d’Asie et 1 d’Europe.