Archdiocese of Seoul
Séoul (Agence Fides) - Remplacer le terme « avortement » par « interruption de grossesse » ; « légaliser l'interruption de grossesse » ; « introduire la pilule abortive » : telles sont quelques-unes des orientations incluses dans un programme gouvernemental décliné en 123 points, adopté par le gouvernement du nouveau président Lee Jae-myung lors de la réunion programmatique du cabinet qui s'est tenue ces derniers jours. Le gouvernement définit l'objectif de « garantir la sécurité et les droits à la santé des femmes », « en améliorant les lois et les systèmes en matière d'avortement ».
L'orientation de l'exécutif vise à combler un vide juridique après qu'en 2019, un arrêt de la Cour constitutionnelle ait dépénalisé l'avortement, déclarant « inconstitutionnelle » la législation qui punissait les femmes et les médecins pour l'interruption de grossesse. Aujourd'hui, pour la première fois depuis lors, la légalisation de l'avortement est inscrite à l'ordre du jour du gouvernement.
Mgr Moon Chang-woo, président du Comité pour la famille et la vie de la Conférence épiscopale de Corée, a réaffirmé l'opposition de la doctrine chrétienne à l'avortement, appelant de ses vœux « des politiques qui protègent les femmes et les fœtus contre l'avortement et garantissent le droit des médecins, infirmières et pharmaciens à exercer leur droit de conscience en refusant de le pratiquer ».
En réponse aux intentions du gouvernement, l'Église catholique a lancé la « Prière des 40 jours pour la vie », au cours de laquelle les fidèles, réunis sur les places, rues et lieux publics symboliques - comme à l'entrée de la cathédrale de Myeongdong, cathédrale de l'archidiocèse de Séoul - brandissent des pancartes en défense de la vie et prient en silence pendant 40 jours. Consacrés, prêtres et fidèles laïcs participent à ces 40 jours de prière pour la vie qui se termineront le 2 novembre.
La professeure Maria Kim Kyung-ah, enseignante en sciences infirmières à l'Université catholique d'Incheon et coordinatrice de l'initiative « 40 jours de prière pour la vie », rapporte que des chrétiens de différentes confessions et même certains non-chrétiens y participent, ajoutant que « depuis Séoul, on souhaite l'étendre à l'échelle nationale ». « L'orientation exprimée dans l'agenda national minimise la valeur précieuse de la grossesse et de l'accouchement, décrivant le moment de la naissance comme s'il s'agissait d'un produit manufacturé », a-t-elle déclaré. La prière silencieuse vise à susciter une réflexion « sur le désir inhérent au cœur de chacun, à savoir que la vie de tous soit protégée », souligne Domenico Savio Jo Young-ho, doctorant engagé dans le mouvement pour la vie de l'Université nationale d'Incheon, qui espère impliquer les jeunes Coréens.
Dans le même temps, la « Coalition nationale pour la protection du fœtus et de la femme », qui regroupe 70 groupes civiques d'origines culturelles et religieuses diverses, a lancé une campagne de collecte de signatures à remettre à l'Assemblée nationale, afin de s'opposer de manière préventive à tout projet de loi en faveur de l'interruption de grossesse ou de la pilule abortive. Le Comité pour la vie de l'archidiocèse de Séoul a l'intention de partager la campagne de collecte de signatures avec les communautés paroissiales et d'encourager les paroissiens à signer.
(PA) (Agence Fides 29/9/2025)