ASIE/MYANMAR - Dans l'État Chin, une église est détruite, « mais la foi reste solide », déclare l'évêque de Hakah

mardi, 26 août 2025 eglise catholique   foi   guerre civile  

Diocese of Hakha

Hakha (Agence Fides) – « Ils ont détruit les murs de l'église, mais pas la foi. La foi reste solide, le peuple de Dieu à Falam continue à croire et à espérer. Les fidèles reconstruiront l'église du Christ-Roi, tous apporteront leur contribution » a déclaré Mgr Lucius Hre Kung, évêque du diocèse de Hakha, dans l'État birman de Chin, au nord-ouest du Myanmar, en visitant les ruines de l'église du Christ-Roi à Falam, détruite en avril dernier par les bombardements aériens de l'armée régulière (voir Fides 11/4/2025). « Nous vivons ce moment de souffrance et d'épreuve en restant fermes dans la prière, en restant unis au cœur du Christ et au cœur de Marie qui embrassent toutes les souffrances de l'humanité. Jésus et Marie nous donnent la force et l'espérance d'aller de l'avant et d'espérer en un avenir de paix », note l'évêque qui ne cesse de rendre visite aux familles déplacées et aux fidèles en difficulté, leur apportant « la consolation du Seigneur », affirme l'évêque à Fides.
L'église avait été achevée et inaugurée en novembre 2023 par la communauté catholique de la ville de Falam, qui compte environ un millier de fidèles, puis avait été impliquée dans les affrontements entre la « Chinland Defence Force » (CDF), milice locale née dans l'État Chin, et l'armée régulière. La CDF, qui fait partie de l'archipel des People Defence Forces opposées à la junte, a pris le contrôle de Falam et l'armée a donc commencé à bombarder la zone, touchant également l'église. Ce n'est que maintenant, plusieurs mois plus tard, que l'évêque a pu se rendre sur place, constater les dégâts et réconforter la population locale. « C'était une très belle église et la communauté était heureuse d'en prendre soin. J'espère qu'ils pourront la reconstruire rapidement. Je regarde avec nostalgie les images où l'on célébrait les ordinations des prêtres du diocèse », se souvient Don Paulinus G.K. Shing, prêtre local.
L'armée birmane a également frappé et endommagé l'église catholique du Sacré-Cœur de Jésus à Mindat, une autre localité de l'État Chin (voir Fides 10/2/2025). L'église devait être la cathédrale du nouveau diocèse de Mindat, érigé le 25 janvier dernier. Selon l'Organisation chin pour les droits de l'homme, depuis 2021, dans le cadre de la guerre civile, au moins 107 édifices religieux, dont 67 églises, ont été détruits dans l'État Chin par les bombardements de l'armée.
Dans le centre du Myanmar, en revanche, une autre question concerne le diocèse de Taungngu, situé dans une zone contrôlée par la junte militaire où il n'y a pas de combats. Selon un document envoyé aux chefs religieux locaux, le gouvernement a l'intention de démolir l'église du Sacré-Cœur, cathédrale de Taungngu, et 19 temples bouddhistes dans le cadre des travaux visant à mettre au jour le site de l'ancienne ville de Toungoo-Ketumati, datant du XVIe siècle. Les prêtres et les fidèles locaux ont exprimé leur désaccord et leur crainte que leur cathédrale soit démolie et, comme ils l'ont communiqué à l'Agence Fides, ils espèrent que la Conférence épiscopale du Myanmar prendra position sur cette affaire, en demandant officiellement à la junte de préserver l'édifice de culte.
(PA) (Agence Fides 26/8/2025)


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