AFRIQUE/R.D. CONGO- Le coordinateur de Radio Maria/Goma tué

lundi, 30 septembre 2024 journalisme   violence   groupes armés  

Kinshasa (Agence Fides) - Edmond Bahati Monja, coordinateur de Radio Maria/Goma, a été assassiné. L'assassinat a eu lieu dans la soirée du 27 septembre. Le journaliste de la radio catholique a été abattu par des hommes armés près de son domicile, dans le quartier de Ndosho, à la périphérie de Goma. Cette ville est la capitale du Nord-Kivu, la province orientale de la République démocratique du Congo, secouée par l'avancée du groupe armé M23.
Goma est presque entièrement encerclée par le M23. Afin de renforcer les défenses de la ville, l'armée régulière congolaise a formé des alliances circonstancielles avec d'autres groupes armés et a armé certaines milices appelées Wazalendo (« Patriotes » en swahili). Cependant, la présence de groupes armés irréguliers a augmenté la criminalité violente à Goma, avec des vols et des meurtres à l'ordre du jour.
Le cas de l'assassinat d'Edmond Bahati, journaliste engagé dans des enquêtes approfondies sur la situation locale, entre cependant dans une autre catégorie : celle des journalistes tués pour avoir fait leur travail. En deux ans, au moins une douzaine de journalistes ont été assassinés à Goma et dans ses environs. Bahati avait enquêté sur la violence des groupes armés dans la région.
Selon les rapports d'au moins un témoin oculaire, Bahati a été abattu par trois hommes armés (peut-être en tenue militaire, peut-être en civil, d'autres témoins divergent sur ce point) qui l'avaient volée peu avant l'assassinat de la journaliste. Bahati aurait été abattue après que les trois assassins l'aient suivi sur une courte distance. Le coordinateur de Radio Maria/Goma a été atteint par au moins deux balles tirées à bout portant dans la poitrine. Il laisse derrière lui sa femme et ses trois enfants. « Edmond était un homme de paix, engagé au service de la communauté et de l'Eglise. Sa disparition est une perte immense », a déclaré un collaborateur de Radio Maria.
Les journalistes de Goma font l'objet de menaces reçues par téléphone ou envoyées par SMS. Les stations de radio communautaires comme Radio Maria/Goma sont un outil d'information essentiel dans les zones de crise et de guerre comme le Nord-Kivu. Mais elles sont aussi gênantes pour les différents belligérants car elles dénoncent les violences faites aux civils. Les violences dans la ville, dénoncent les habitants, se poursuivent malgré l'état de siège proclamé par les autorités le 6 mai 2021 au Nord-Kivu et dans la province voisine de l'Ituri (voir Fides 7/5/2021). Le recours par l'armée à des groupes armés irréguliers pour tenter d'arrêter l'avancée du M23 a aggravé l'insécurité dans la capitale du Nord-Kivu. Le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque métropolitain de Kinshasa, dans un entretien avec l'Agence Fides (18/4/2024) a souligné que « les groupes armés finissent par devenir un danger pour la population, en s'attaquant aux citoyens, en commettant des vols et des meurtres et en se lançant dans le commerce illégal des minerais extraits des mines artisanales de la région ». (LM) (Agence Fides 30/9/2024)


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