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Vatican Media
Jakarta (Agence Fides) - Le voyage apostolique du Pape François en Asie et en Océanie bat son plein. Après une journée de « pause » à la Nonciature, le Souverain Pontife a célébré ce matin la Messe en privé. Il s'est ensuite rendu en voiture au Palais présidentiel Istana Merdeka pour la cérémonie de bienvenue en Indonésie et la visite de courtoisie au chef de l'État.
Le Souverain Pontife a été accueilli par le Président de la République d'Indonésie, Joko Widodo, tandis qu'un groupe d'enfants exécutait une danse de bienvenue. Après la garde d'honneur, l'exécution des hymnes et l'honneur des drapeaux, les délégations respectives ont été présentées. Enfin, le Président de la République et le Pape ont rejoint la salle des lettres de créance pour la signature du livre d'honneur et la photo officielle.
« Immergé dans la beauté de cette terre, lieu de rencontre et de dialogue entre différentes cultures et religions, je souhaite au peuple indonésien de grandir dans la foi, la fraternité et la compassion. Que Dieu bénisse l'Indonésie », ont écrit les évêques de Rome.
La rencontre privée entre François et le président a ensuite eu lieu. À la fin de la rencontre bilatérale, le Pape a prononcé un discours, le premier des quatre prévus à Jakarta, devant les autorités, la société civile et le corps diplomatique. Le discours d'aujourd'hui était centré sur le thème du dialogue interreligieux comme antidote à l'extrémisme et à l'intolérance religieuse. En voici les passages les plus marquants :
Tout comme l'océan est l'élément naturel qui unit toutes les îles indonésiennes, le respect mutuel des caractéristiques culturelles, ethniques, linguistiques et religieuses spécifiques de tous les groupes humains qui composent l'Indonésie est le tissu conjonctif indispensable qui rend le peuple indonésien uni et fier.
Cet équilibre sage et délicat, entre la multiplicité des cultures et des points de vue idéologiques différents et les raisons qui cimentent l'unité, doit être continuellement défendu contre tout déséquilibre. C'est une tâche confiée à chacun, mais d'une manière particulière à l'action politique.
Pour favoriser une harmonie pacifique et constructive qui assure la paix et unisse les forces pour vaincre les déséquilibres et les poches de misère qui persistent encore dans certaines parties du pays, l'Église catholique souhaite accroître le dialogue interreligieux.
De cette manière, les préjugés peuvent être éliminés et un climat de respect mutuel et de confiance peut se développer, ce qui est indispensable pour relever les défis communs, y compris celui de la lutte contre l'extrémisme et l'intolérance, qui - en déformant la religion - tentent de s'imposer en utilisant la tromperie et la violence.
L'Église catholique se met au service du bien commun et souhaite renforcer la collaboration avec les institutions publiques et les autres acteurs de la société civile, afin d'encourager la formation d'un tissu social plus équilibré et d'assurer une distribution plus efficace et équitable de l'aide sociale.
Dans d'autres contextes, on pense que l'on peut ou que l'on doit ignorer la recherche de la bénédiction de Dieu, la jugeant inutile pour les êtres humains et la société civile. Au contraire, il y a des cas où la foi en Dieu est continuellement mise au premier plan, mais souvent pour être malheureusement manipulée et pour servir non pas à construire la paix, la communion, le dialogue, le respect, la collaboration, la fraternité, mais à fomenter des divisions et à augmenter la haine.
Face à ces ombres, il est rafraîchissant de voir que la philosophie qui inspire l'organisation de l'État indonésien fait preuve de sagesse et d'équilibre. J'espère que tous, dans leur action quotidienne, sauront s'inspirer de ces principes et les rendre effectifs dans l'exercice ordinaire de leurs fonctions respectives, car opus justitiae pax, la paix est le fruit de la justice. (FB) (Agence Fides 4/9/2024)
