Organe d'information des Œuvres Pontificales Missionnaires depuis 1927
par Gianni Valente
Luján (Agence Fides) - Ils sont arrivés en bus du "cône urbain" et de toute la région de Buenos Aires, avec des tambours, des drapeaux et des banderoles colorées. Des milliers de jeunes, d'adultes et d'enfants liés au réseau "Familia Grande Hogar de Cristo", une réalité ecclésiale qui, depuis 15 ans, se développe spontanément autour des œuvres d'accueil et d'accompagnement fraternel destinées aux personnes en situation de vulnérabilité dans les quartiers populaires et les Villas Miseria des villes argentines. Dimanche 10 mars, en fin de matinée, une courte procession festive s'est dirigée au son des tambours "murga" vers le sanctuaire de Notre-Dame de Luján (voir la vidéo). En tête de ce cortège se trouvait la banderole portant l'appel qu'ils répètent depuis un certain temps et qui est également devenu une campagne sur les réseaux sociaux : "Venì Francisco, tu Pueblo te espera" (Viens Francisco, ton peuple t'attend).
Au cours de la liturgie eucharistique, présidée par l'évêque Gustavo Carrara, entre Ave Maria et "Viva la Virgen", chacun a pu déposer devant Notre-Dame de Luján les bannières portées en procession, ainsi que sa gratitude pour les petits et grands miracles de guérison et de rédemption qui ponctuent la trame de la vie quotidienne qui se développe autour du Hogar de Cristo. Et avec les nombreuses souffrances et les nouvelles préoccupations qui accompagnent le temps présent. Dans les moments difficiles", a déclaré dans son homélie le père Gaston Colombres, curé de Villa Miseria à Ciudad Oculta (Buenos Aires), "il vaut toujours la peine de regarder la croix du Christ. Car ce n'est que de lui que peut venir la force d'embrasser à nouveau la vie, "telle qu'elle vient".
"Embrasser la vie comme elle vient" est l'un des hymnes les plus aimés chantés dans la "Familia Grande" du Hogar de Cristo.
La messe et la célébration populaire du dimanche 10 mars ont conclu trois jours de rencontres, d'assemblées, de prières et de moments conviviaux partagés par plus de 300 représentants de tout le réseau des Hogar de Cristo disséminés sur le territoire national, des provinces du Nord à la Patagonie. Réunis pour leur assemblée annuelle, les "envoyés" de tous les Hogar de Cristo ont jeté ensemble un regard sur les 16 années de leur aventure missionnaire, mais aussi pour imaginer comment affronter au mieux les urgences et les nuages qui assaillent l'avenir.
Dans les quartiers populaires et les Villas Miseria, la lassitude et le désarroi grandissent. Le démantèlement ultra-libéral des formes d'économie populaire et des instruments de soutien social - y compris les réseaux de cantines populaires - annoncé et poursuivi par le nouveau gouvernement menace les conditions de survie de millions de personnes. Même les membres de la "Familia Grande Hogar de Cristo" sentent les préjugés et les nouveaux obstacles se multiplier autour de leur travail.
"Les temps changent, et dans les temps qui changent, nous sommes appelés à nous ouvrir, à nous adapter, à redécouvrir notre chemin", a déclaré le père Carlos 'Charly' Olivero, curé de l'église de San Roque à Villa Palito, dans l'une des présentations les plus intenses et les plus appréciées de l'assemblée.
Dans son discours, le Père Charly a reproposé la synthèse des facteurs élémentaires qui caractérisent l'identité historique de Familia Grande et nourrissent sa mission permanente : celle par laquelle "les personnes les plus dévastées de notre patrie rencontrent dans l'Église une famille qui les embrasse, rayonnant la joie et la lumière qui émanent précisément de la rencontre avec les plus dévastés dans nos centres". Nous considérons comme un acte de foi", a ajouté le père Charly, en gardant à l'esprit les nombreuses histoires de renaissance qui accompagnent le travail dans le Hogar de Cristo, "la reconnaissance que c'est précisément dans ces personnes que Dieu puise le salut de la communauté".
Même face aux incompréhensions et à l'hostilité anciennes et nouvelles, Charly a rappelé dans son discours que les Hogar de Cristo ne sont pas des "ONG", des centres de réhabilitation ou des organismes politiques, mais qu'ils sont nés et marchent dans le mystère du salut annoncé par l'Eglise. "Même quand on a tout contre soi, à commencer par le schéma culturel imposé par les médias", a fait remarquer le prêtre, "pour continuer à accueillir la vie comme elle vient, nous sommes appelés à rester fidèles à notre mission, en faisant tout ce que nous pouvons, et en reconnaissant en même temps qu'en fin de compte, les résultats sont ceux de Dieu. Notre fécondité réside entièrement dans l'obéissance au Père". (Agence Fides 11/3/2024)
