Marawi (Agence Fides) - Aujourd'hui, 3 décembre, au petit matin, un acte terroriste a frappé la communauté catholique philippine de l'île de Mindanao, dans l'une des provinces à majorité musulmane. Un engin explosif a été déclenché au cours de la célébration eucharistique qui se déroulait le premier dimanche de l'Avent dans un gymnase de l'Université d'État de Mindanao à Marawi, capitale de la province de Lanao del Sur. La messe avait commencé à 7 heures du matin, heure locale. L'attentat a fait au moins quatre morts et 42 blessés.
Le président philippin Ferdinand Marcos n'a pas tardé à condamner ce qu'il a qualifié d'"actes insensés perpétrés par des terroristes étrangers".
Des photos publiées sur la page Facebook du gouvernement de Lanao del Sur montrent des chaises en plastique renversées autour d'une tache noire sur le sol du gymnase où se déroulait la messe.
Le maire de Marawi, Majul Gandamra, a appelé ses concitoyens chrétiens et musulmans à rester unis face à l'acte terroriste perpétré pour déclencher des sentiments de haine et de vengeance entre les différentes communautés. "Notre ville, a déclaré le maire, est depuis longtemps un symbole de coexistence pacifique et d'harmonie, et nous ne laisserons pas ces actes de violence éclipser notre engagement collectif en faveur de la paix et de l'unité.
Vendredi dernier, un raid aérien de l'armée philippine avait tué 11 militants islamistes de l'organisation Dawlah Islamiya-Philippine à Mindanao. Les enquêtes lancées par la police envisagent également l'hypothèse selon laquelle l'attaque dans le gymnase de l'université serait une sorte de représailles à l'opération militaire menée deux jours plus tôt.
Le Pape François, après la récitation de la prière mariale des Angeus, dans le texte lu par le , a également tenu à assurer de ses prières "les victimes de l'attentat qui a eu lieu ce matin aux Philippines, où une bombe a explosé pendant la messe. Je suis proche des familles", a ajouté le pape, "et du peuple de Mindanao qui a déjà tant souffert".
Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État de Sa Sainteté, a envoyé au nom du Pape François un télégramme de condoléances pour les victimes de l'attentat, adressé à Mgr Edwin Angot de la Peña, M.S.P., prélat de la prélature territoriale de Marawi.
Dans ce télégramme, le Pape François demande de transmettre sa proximité spirituelle "à tous ceux qui sont touchés par cette tragédie", en se joignant à eux "pour recommander les âmes de ceux qui sont morts à la miséricorde aimante de Dieu tout-puissant". Dans ce message, le Pape implore "les dons divins de guérison et de consolation sur les blessés et les personnes en deuil, avec la prière que le Christ, Prince de la paix, accorde à tous la force de se détourner de la violence et de vaincre tout mal par le bien (cf. Rm 12,21).
Sur l'île de Mindanao, dans le sud de l'archipel à majorité catholique, vit une importante communauté musulmane d'environ 6 millions de personnes, qui a revendiqué par le passé des formes d'autonomie et d'indépendance et obtenu - après des décennies également marquées par des conflits et des rébellions armées - la création de la Région autonome du Mindanao musulman, englobant les provinces à majorité islamique.
La ville de Marawi avait été occupée en 2017 par des groupes djihadistes affiliés au soi-disant État islamique, et avait été dévastée à la suite d'un siège mené par l'armée de Manille.
(GV) (Agence Fides 3/12/2023)