ASIE/ MONGOLIE - La "plus belle joie" du Père Marengo "Regardez-le et vous serez rayonnants"

mercredi, 30 août 2023 françois   visite pastorale  




Veuillez activer la fonctionnalité sous-titres pour suivre la vidéo en langue française

par Gianni Valente

Ulaanbaatar (Agence Fides) - " Regardez vers Lui et vous serez rayonnants ". Ce verset du Psaume 34 a été choisi comme devise épiscopale de Mgr Giorgio Marengo, missionnaire de la Consolata et Préfet Apostolique d'Oulan-Bator, créé cardinal par le Pape François lors du Consistoire du 27 août 2022. En regardant les images et en écoutant les paroles du second vidéo-reportage réalisé pour l'Agence Fides par Teresa Tseng Kuang yi en vue du voyage du Pape François en Mongolie (1-4 septembre), le verset-motto semble saisir la nature intime de la vie et de l'aventure missionnaire du Père Marengo en Mongolie. Une aventure où les joies l'emportent en surabondance sur les fatigues, les difficultés et le spectacle de sa propre pauvreté. "Je suis reconnaissant au Seigneur d'avoir voulu m'envoyer ici", confesse le préfet d'Oulan-Bator dès les premiers passages de la vidéo.

La "plus belle joie" à laquelle se réfère le cardinal missionnaire (voir la vidéo ci-jointe) ne vient pas de la satisfaction légitime de contempler les fruits de son travail et de son dévouement. Ce qui remplit le cœur de la plus grande gratitude, c'est d'avoir contemplé le travail de la grâce dans le temps, d'avoir vu comment "au-delà de toutes nos difficultés et de notre pauvreté, le Seigneur a ouvert la voie dans le cœur de ces personnes, qui ont alors décidé de se confier à lui". Contempler comment alors "le Seigneur a guidé la vie de ces personnes, d'une manière mystérieuse et très personnalisée". C'est là, insiste le Père Marengo dans le reportage vidéo, la plus belle des joies, celle d'accompagner les personnes sur le chemin de la foi.

Dans le vidéo-reportage, les souvenirs et les images des débuts affluent : le premier vol pris à l'âge de 27 ans de Séoul à Oulan-Bator ("Nous avons entendu les hôtesses de l'air parler en mongol. J'ai dit : qui sait si un jour nous pourrons aussi apprendre cette langue ?"), la première messe "publique" célébrée dans une Ger, la tente traditionnelle mongole ("Cela, je m'en souviens comme d'un très, très beau moment").
Le cardinal mentionne également l'importante redécouverte de l'ancienne présence chrétienne sur le territoire mongol, l'histoire de cette ancienne Église d'Orient, d'empreinte théologique nestorienne, qui, dans les premiers siècles du Moyen-Âge, avait également atteint la Chine: "Nous aimons et nous pensons qu'il est de notre devoir de renouer avec ce passé", note le cardinal Marengo, "parce que le christianisme en Mongolie est parfois considéré comme quelque chose de récent, de nouveau et d'importé", alors qu'en Mongolie "en réalité, la foi chrétienne a des racines très anciennes", et "nous savons aussi qu'à l'époque du grand empire de Gengis Khan, certains commandants et soldats étaient de confession chrétienne".
Le cardinal Marengo mentionne également les difficultés et les efforts déployés pour entrer dans la langue et la culture mongoles, avec sa "matrice nomade" si différente des cultures européennes "sédentaires", et qui se reflète également dans la manière de concevoir les habitations et la conception du temps : pour une culture nomade, "tout doit être transportable, léger et temporaire", tandis que dans les cultures sédentaires, il y a toujours une tendance à "construire des choses qui restent dans le temps".
Ce regard attentif pour saisir les distinctions et les transformer en un échange réciproque de dons est également appliqué par Marengo à son histoire personnelle, et en particulier à la décision papale de le créer cardinal, une décision qui a fait entrer dans le Collège des cardinaux le représentant d'une Église locale comptant moins de 1 500 membres baptisés.
Avec l'appel à rejoindre le Collège des Cardinaux, le Père Marengo souligne que son expérience de pasteur d'une petite communauté ecclésiale locale "s'étend aussi un peu à l'universalité de l'Église, afin d'offrir à l'Église universelle ce que peut avoir l'expérience d'une Église missionnaire si petite et si nouvelle". Le cardinal missionnaire parle d'un "double mouvement", par lequel "la particularité de cette Église" est vécue "dans l'universalité de toute l'Église catholique". Le cardinal comprend également l'intérêt de favoriser un "échange" propice entre "la fraîcheur de la foi dans un contexte comme celui de la Mongolie" et "la richesse de la tradition ecclésiale qui nous vient d'Églises ayant une plus longue expérience".
C'est ce que semblent indiquer les mots évocateurs du cardinal Marengo, l'occasion propice qui se profile à l'horizon du prochain voyage du Pape François en Mongolie : suggérer à tous que toute Église est toujours une Église naissante, dépendante dans chacun de ses pas de la grâce du Christ, et n'est pas "construite" par ses propres forces, même dans les lieux où de grandes cathédrales ont été érigées et où des empires chrétiens se sont élevés ; toute Église est un "pèlerin" sur la scène de ce monde, "dont la figure passe" (Paul VI) ; toute Église est nomade, comme le peuple de Mongolie avec ses tentes, toujours en route vers l'accomplissement de son temps.
(Agence Fides 25/7/2023)


Partager: