EUROPE/ROUMANIE - Le bienheureux Martin Benedict, "vrai prêtre et vrai docteur

Rome (Agence Fides) - "Vrai prêtre et vrai docteur". C'est ainsi que le Cardinal Marcello Semeraro, Préfet du Dicastère pour les Causes des Saints, a voulu souligner la mission salvifique du Vénérable Martin Benedict, lors d'une conférence qui s'est tenue le 16 mai à Rome, à la Curie générale de l'Ordre des Frères Mineurs Conventuels, organisée par l'Ambassade de Roumanie près le Saint-Siège et l'Ordre Souverain Militaire de Malte.
Le bienheureux Martin Benedict (1931-1986), ayant manifesté très tôt sa vocation à entrer dans l'Ordre des Frères Mineurs Conventuels, dut attendre jusqu'en 1976 pour faire sa profession temporaire, puis sa profession solennelle en 1979, en raison des persécutions du régime communiste, qui avait déjà produit en 1949 une législation plaçant les activités de l'Église catholique sous un contrôle strict. Entre-temps, Martin Benedict s'est consacré aux soins des malades, d'abord à l'hôpital de Raducaneni, puis à celui d'Onesti. Il obtient son diplôme de médecin en 1957 à Iasi. Sa vocation de médecin et de religieux s'est exercée dans le soin non seulement du corps mais aussi de l'esprit et de l'âme des personnes qui lui étaient confiées, les poussant à la conversion et à la prière. Tout cela sans être découvert par la redoutable police secrète du régime, la Securitate, qui le surveillait depuis 1954, comme l'a rapporté le Dr Germina Nagâț, membre du Conseil national pour l'étude des archives de la Securitate de Bucarest (CNSAS). Le 14 septembre 1980, Martin Benedict est ordonné prêtre par l'évêque grécque-catholique Alexandru Todea en Moldavie slanique. Mais lors du pèlerinage à Rome pour la béatification du capucin roumain Jérémie de Valachie, le 30 octobre 1983, il est reconnu comme prêtre par la Securitate, qui le considère comme un "espion du Vatican" et commence à le persécuter par des arrestations, des interrogatoires, des tentatives d'empoisonnement et des accidents de voiture. Paradoxalement, c'est précisément des dossiers de ses persécuteurs que ressort la sainteté de la vie du bienheureux Martin, malgré les œillères idéologiques de ses auteurs, car il a continué à servir le peuple qui lui était confié en dépit de la persécution, qui s'est achevée par sa mort le 12 juillet 1986.
Le 17 décembre 2022, le Pape François l'a proclamé bienheureux avec la motivation suivante : "Prêtre profès de l'Ordre des Frères Mineurs Conventuels, il a vécu avec héroïsme sa double vocation de médecin et de prêtre-religieux dans un contexte de clandestinité. Malgré sa mauvaise santé, il a su exercer la profession médicale avec générosité. Il était détaché des choses du monde, cherchant constamment la volonté de Dieu". (LM) (Agence Fides 20/5/2023)

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