Organe d'information des Œuvres Pontificales Missionnaires depuis 1927
Bogota (Agence Fides) - L'éducation est fondamentale pour éviter que les enfants et les adolescents ne reproduisent la violence qui sévit dans la région. C'est ce qu'a affirmé Juan Casas, directeur du Service Jésuite des Réfugiés Colombie (JRS).
L'organisation catholique internationale suit de près la situation alarmante des enfants et des jeunes dans les zones frontalières entre la Colombie, l'Équateur et le Venezuela, des zones dépourvues d'infrastructures et de services adéquats et qui souffrent du conflit persistant en Colombie, qui affecte particulièrement les enfants et les jeunes.
La présence de l'armée effraie la population civile parce que les moments de confrontation entre les guérilleros et les militaires génèrent de la violence qui, à son tour, la déplace", poursuit M. Casas après sa récente visite dans la Serranía de San Lucas, une zone très inaccessible où le conflit armé est une menace constante. "Les enfants jouent aux soldats ou aux guérilleros. Avec un manche à balai, ils font semblant d'avoir un fusil à la main. Ou bien ils se cagoulent avec un pull-over. Ils reproduisent ce qu'ils voient. Mais, malheureusement, ces jeux peuvent devenir réalité".
Pour le JRS, il est urgent de construire des espaces de coexistence pacifique. Depuis des années, l'organisation travaille avec des enseignants et des familles impliqués dans l'éducation des enfants et des jeunes à risque. "L'école, avec ses installations, le terrain de football et de basket, devient un espace de protection et c'est ainsi que nous travaillons avec la population civile pour garantir un espace sûr auquel on ne peut toucher", explique M. Casas, qui ajoute que les guérilleros respectaient cet espace et que "rien ne s'y est jamais passé".
La pauvreté du pays, et en particulier de ces régions plus inaccessibles, rend parfois les interventions Mais, pour M. Casas, il est essentiel d'y travailler "pour dire au monde que, dans ces coins de Colombie, il y a de l'espoir au milieu du désespoir et du conflit".
Le JRS Colombie a commencé ses activités dans le pays en 1994, en réponse à la crise humanitaire causée par l'intensification des actions armées dans tout le pays. Celles-ci ont entraîné de nombreux déplacements forcés, qui se produisent encore aujourd'hui avec la même intensité.
(AP) (Agence Fides 16/5/2023)
