Organe d'information des Œuvres Pontificales Missionnaires depuis 1927
Elpasotimes
Ciudad Juarez (Agence Fides) - "Une triste réalité qui nous interpelle, nous questionne, nous tous, profondément, qui ne nous laisse pas tranquilles", a souligné l'évêque de Ciudad Juarez, Monseigneur José Guadalupe Torres Campos, en célébrant la messe de suffrage des 39 migrants tués le soir du 27 mars, vers 22 heures, à cause d'un incendie survenu dans un centre temporaire de l'Institut National des Migrations (INM), dans l'État de Chihuahua, à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. L'évêque a souligné le besoin de conversion, de changement, en plaçant la personne humaine, sa dignité, au centre. "Sauver la personne, voir la personne, un migrant et un réfugié sont une personne, ils ne sont pas un numéro ou une statistique, mais une personne, un enfant de Dieu, et nous devons le traiter comme une personne, avec dignité, avec respect, avec amour", a-t-il réitéré.
Monseigneur Torres Campos a insisté sur la nécessité de la conversion : "Je dois me convertir, moi en premier lieu, nous devons tous nous convertir, changer notre mentalité, nos attitudes... ne pas être égoïstes en cherchant uniquement nos propres intérêts, de quelque nature qu'ils soient, idéologiques, politiques, individuels, commerciaux, personnels... nous devons changer, nous convertir ! Il a ensuite exhorté à regarder "Jésus qui est la lumière, la vie, le salut, nous devons le contempler, l'imiter, le suivre".
Répondant aux questions des journalistes, l'évêque de Ciudad Juarez a souligné l'urgence d'un projet commun sur cette question et d'un changement de politique migratoire de la part du gouvernement fédéral, responsable de ce dossier. Il a ensuite affirmé la solution de la régularisation, "toujours dans le respect des migrants, qui sont des personnes". "Nous sommes tous coresponsables de cette situation, a-t-il ajouté, par indifférence, par omission, par action ?
Selon les informations recueillies par Fides, les événements tragiques font toujours l'objet d'une enquête de la part des autorités. Pour protester contre leur transfert, certains migrants détenus auraient déclenché une émeute, brûlant des nattes, mais le feu a rapidement échappé à tout contrôle, causant la mort de 39 personnes et 29 autres blessées, dont une douzaine sont en soins intensifs. La plupart des migrants tués étaient des hommes de nationalité vénézuélienne. Il y avait 68 migrants de différentes nationalités dans le centre, en cours de relocalisation. Les migrants sont décédés à la suite d'une intoxication par la fumée, certains témoins affirmant que les gardiens auraient refusé d'ouvrir les portes.
Les procureurs mexicains ont annoncé qu'ils avaient identifié huit suspects soupçonnés d'être responsables de ces événements tragiques. Cinq d'entre eux seraient des agents de sécurité de l'établissement. Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a déclaré que les responsables seraient punis "conformément à la loi", garantissant la transparence de l'enquête et "aucune impunité" pour les auteurs de cette "douloureuse tragédie".
Les évêques de la frontière entre le Texas et le Mexique ont regretté l'incident et ont appelé à "la sécurité de nos frères et sœurs migrants, en leur offrant toujours un traitement digne et humain". Le Réseau ecclésial latino-américain et caribéen sur les migrations, les personnes déplacées, les réfugiés et la traite des personnes a exprimé sa "proximité ecclésiale, afin que le droit de migrer et de ne pas migrer soit respecté dans toutes ses extrémités et que les conditions minimales d'une migration dans laquelle prévaut le respect de la dignité humaine, et que les chaînes qui privent les hommes et les femmes contraints de migrer de leur liberté tombent, soient réunies".
Lors de l'audience générale d'hier, 29 mars, accueillant les pèlerins hispanophones, le Saint-Père François a invité à la prière en ces termes : "Prions pour les migrants qui sont morts hier dans un tragique incendie à Ciudad Juárez, au Mexique, afin que le Seigneur les accueille dans son Royaume et réconforte leurs familles. Prions pour eux".
(SL) (Agence Fides 30/3/2023)
AMÉRIQUE/GUATEMALA - Les centres de collecte temporaire de migrants "finissent par devenir des centres de détention, où les droits de l'homme sont violés"
AMÉRIQUE/BRÉSIL - Deux cents familles de migrants intégrées dans la société en deux ans de Casa Bom Samaritano
AFRIQUE/GHANA- Les évêques : « Le président signe le projet de loi sur les droits sexuels et les valeurs familiales »
ASIE/INDONÉSIE - Les habitants de la Papouasie indonésienne s'opposent à la nouvelle « Transmigrasi »