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Ciudad Bolivar (Agence Fides) - "Malgré toutes les limites que l'environnement impose à la mission évangélisatrice parmi les communautés indigènes, il existe une grande vitalité pastorale et des efforts significatifs pour poursuivre sur des chemins où l'on dépasse la mentalité colonisatrice, qui considère l'indigène seulement comme le destinataire d'une action pastorale et d'assistance, sans reconnaître suffisamment sa condition de disciple missionnaire, comme ses valeurs culturelles, ses visions du monde et sa spiritualité, dans laquelle se manifeste aussi la présence de Dieu". C'est ce qui ressort du message final de la première Rencontre nationale de pastorale indigène au Venezuela, qui s'est tenue à Ciudad Bolívar, dans l'État de Bolívar, du 2 au 5 mars 2023.
Cette rencontre, promue par le Conseil national missionnaire (COMINA) et le Département des missions de la Conférence épiscopale vénézuélienne, était la première depuis la célébration du Synode pour l'Amazonie, bien que les Rencontres des indigènes et des missionnaires (ENIMIS) aient eu lieu pendant des années. Parmi ses objectifs, la rencontre se voulait une occasion de mieux se connaître, de partager des histoires de service missionnaire dans les communautés indigènes et de discerner de nouvelles voies et présences inspirées par l'Esprit Saint dans le contexte actuel. Les agents pastoraux indigènes du Venezuela y ont participé et ont partagé les expériences de leurs circonscriptions ecclésiastiques respectives.
Le message final, adressé "aux peuples indigènes, à nos frères et sœurs qui partagent avec nous la foi en Jésus-Christ, à nos pasteurs, prêtres et évêques du Venezuela", publié hier, rappelle la rencontre qui s'est tenue à Ciudad Bolívar, sur les rives du majestueux fleuve Orénoque, où se sont réunis des laïcs, des personnes consacrées, des prêtres et des évêques qui appartiennent à des communautés indigènes ou les accompagnent dans leur expérience de foi et dans la défense de leur dignité humaine et culturelle.
"Nous reconnaissons avec gratitude l'action évangélisatrice des missionnaires qui nous ont précédés, écrivent les participants à la rencontre, et nous remercions le Seigneur pour le témoignage généreux de tant d'hommes et de femmes qui ont donné leur vie pour que l'Évangile et les dons de Jésus-Christ soient connus parmi nos peuples indigènes". Puis ils ont poursuivi : "Nous croyons que, comme l'exige la réalité pastorale et comme le suggère le Saint-Père dans Querida Amazonia (85-90), les peuples indigènes sont appelés à devenir des sujets coresponsables de l'évangélisation de nos frères et sœurs, en assumant les divers ministères que l'Église leur confère et ceux qui découlent de leur propre culture, qui peuvent être assumés au service de l'annonce de l'Évangile et de la croissance de la communauté chrétienne".
L'appel à l'aide de nos peuples indigènes, qui voient leur dignité humaine menacée par de nombreuses situations telles que la dévastation de leurs territoires d'origine, l'extractivisme minier, la pollution des rivières, les abus des autorités, la traite des jeunes filles et des femmes, la précarité des soins de santé, le trafic de drogue et la présence de groupes irréguliers, entre autres réalités, a également retenti au cours de la réunion. L'espoir vient des jeunes laïcs et séminaristes indigènes, ainsi que des prêtres et des religieuses, enfants de ces peuples, "qui donnent un visage indigène à notre christianisme".
Les évêques présents à la rencontre, qui partagent les joies, les souffrances et les espoirs de ces peuples, ainsi que toute l'Église, sont invités à "continuer à faire confiance aux peuples indigènes" et à les accompagner dans la réalisation de leur vocation baptismale de disciples missionnaires, "Que Dieu nous accorde de continuer à construire ensemble une pastorale au service de la plénitude de vie des peuples indigènes !
(SL) (Agence Fides 9/3/2023)