Gurue (Agence Fides) - "Pourquoi ces attaques violentes ? Pourquoi ont-ils brûlé l'église de Chipene ?" sont quelques-unes des questions que se posent les habitants et les représentants de l'Église mozambicaine locale à propos de l'escalade de la violence qui sévit dans tout le pays depuis le début du mois de septembre. "Une première attaque a été enregistrée début septembre dans un village d'Odinepa où des écoles, des centres de santé et diverses infrastructures ont été détruites. Une semaine plus tard, Chipene a été attaqué". Mgr Ignacio Lucas, évêque de Guruè, a déclaré à l'Agence Fides dans une interview donnée à l'occasion du séminaire de formation des nouveaux évêques des territoires de première évangélisation (voir Fides 2/9/2022).
Originaire de Chipene, diocèse de Nacala, où se trouve la paroisse dans laquelle Sœur Maria De Coppi a été brutalement assassinée (voir Fides 7/9/2022), Mgr Lucas a dit qu'il connaissait très bien les missionnaires salésiens et les sœurs comboniennes de la région. "Le jour de l'attaque de la mission, j'ai été informé immédiatement. Il y avait une grande confusion de nouvelles jusqu'à la confirmation de l'église brûlée et la mort de Sœur Maria." "J'ai également entendu du prêtre présent à Chipene que les gens retournent chez eux, même si la peur demeure."
A Guruè, il y a 25 paroisses avec un total de 53 prêtres diocésains et religieux, et 60 religieuses. "Il y a une très forte présence chrétienne dans mon diocèse. Il y a actuellement 1 200 catéchistes impliqués dans la formation pastorale de la population. C'est un pays jeune, dont l'âge moyen est de 17 ans. Nous avons un jardin d'enfants et une école primaire. Le niveau d'analphabétisme est très élevé, il n'y a pas d'usines ou d'industries et les seules activités professionnelles possibles seraient l'agriculture."
Présentant le diocèse qui lui a été confié, l'évêque a évoqué les quatre piliers de l'assemblée diocésaine qui se tiendra en janvier 2022. "Nous avons commencé par aborder la question de la formation des communautés chrétiennes ; l'accompagnement des jeunes qui sont confrontés à un niveau de chômage très élevé ; l'accompagnement des groupes et des mouvements ecclésiaux qui nous aident, nous les prêtres, à assister les prisons, les malades, les personnes seules et les malades. Un dernier point sur lequel nous nous sommes attardés est le soutien aux paroisses locales. Nous voulons et nous faisons en sorte que les fidèles sentent que l'Église est la leur". (AP) ( Agence Fides 13/10/2022)