ASIE/BANGLADESH - Le sport au service de la promotion des femmes et du dialogue : la nation salue les championnes de football féminin

mercredi, 21 septembre 2022 activités sportives   femmes  

Dacca (Agence Fides) - L'équipe nationale féminine de football du Bangladesh a remporté une victoire historique, en s'emparant du premier titre de la South Asian Football Federation Women's Cup, la coupe continentale de l'Asie du Sud, avec une victoire 3-1 sur le Népal en finale à Katmandou le 19 septembre. Au terme d'un parcours sans faute qui les a vues s'imposer face aux équipes nationales du Bhoutan, de l'Inde, du Pakistan et des Maldives, et triompher invaincues, les filles du Bangladesh ont apporté du prestige à leur nation. Aujourd'hui, 21 septembre, à leur retour du Népal, elles défilent dans les rues de la capitale Dhaka pour exhiber la coupe et recevoir les acclamations des supporters.
Cette victoire, soulignent les observateurs, va bien au-delà du résultat sportif et devient l'occasion de soulever des questions sociales et culturelles telles que le statut des femmes et le dialogue interreligieux dans la société.
Dans l'équipe nationale d'un pays musulman, où les footballeuses, et les femmes qui font du sport en général, rencontrent des obstacles et l'hostilité des hommes et sont confrontées à des barrières sociales, l'exploit a donc des significations beaucoup plus larges que le fait purement sportif. De nombreuses joueuses sont issues de communautés marginalisées extrêmement pauvres et ont réussi à intégrer l'équipe nationale grâce à leur volonté et leur persévérance.
L'équipe comprend également une jeune chrétienne de l'ethnie Garo, Maria Manda, 18 ans, milieu de terrain, qui est vice-capitaine de l'équipe nationale. Ses coéquipières, en particulier la capitaine de l'équipe nationale, Sabina Khatun, ne tarissent pas d'éloges à son sujet. L'amalgame de l'équipe, qui surmonte les barrières religieuses, culturelles et ethniques, est un symbole et un attrait puissant pour toute la nation.
Manda déclare à Fides : " En tant que milieu de terrain, j'ai apporté ma contribution. Toutes les filles de notre équipe ont assumé leurs responsabilités sur le terrain de manière adéquate, c'est l'esprit d'équipe qui a contribué à ce succès. Nous nous aimons, nous sommes unis, nous aimons le sport et nous travaillons ensemble pour obtenir de bons résultats en tant que citoyens bangladais."
Le succès de Maria Manda ne s'est pas produit en un jour, mais est le résultat d'un long engagement. Enfant, elle a un jour demandé à sa mère de lui acheter une paire de chaussures de football. La mère de Maria a vendu le riz de la journée pour les acheter, se souvient-elle avec émotion. Pour poursuivre son rêve, elle a dû surmonter les préjugés, l'hostilité et les mauvaises paroles de nombreux hommes.
Des écueils que les autres joueurs ont également subis, ainsi que l'entraîneur Golam Rabbani Chhotan, qui observe aujourd'hui : " Ce n'est pas seulement mon succès, nous l'avons obtenu grâce à la coopération de tous. On s'est même moqué de moi pour avoir accepté ce poste. Aujourd'hui, nous donnons du prestige au pays et sommes un exemple pour tous, grâce à l'abnégation de ces filles, qui forment un groupe très uni, qui croit aux idéaux et aux valeurs du sport, de l'égalité et de la solidarité".
" Cette victoire sera une source d'inspiration pour de nombreuses autres filles au Bangladesh, pour surmonter les barrières culturelles et les défis sociaux ", a déclaré à l'Agence Fides Anthony Rozario, enseignant dans une école catholique, rappelant que " la condition des femmes au Bangladesh est parmi les pires au monde, et est le résultat d'une culture patriarcale et de conditions d'extrême pauvreté et d'inégalité sociale et de genre ".
La violence et les abus à l'égard des femmes sont souvent considérés comme normaux, même au sein du foyer. Dans un pays où la discrimination à l'égard des femmes est présente dans toutes les sphères de la vie sociale et professionnelle, on trouve également le taux le plus élevé de mariages d'enfants au monde (18% des filles se marient à seulement 15 ans).
Au cours des dernières décennies, les femmes bangladaises ont lutté pour faire valoir leurs droits au sein de la famille, de la société, du monde du travail et de l'État. L'Église catholique du Bangladesh promeut le statut de la femme et sa dignité avant tout par une éducation attentive et précieuse dans les écoles de tous niveaux.
(PA-FC) (Agence Fides 21/9/2022)


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