AFRIQUE/RD CONGO - Témoignage d'une bénévole salésienne sur la personnalité de l'Ambassadeur d'Italie assassiné hier, « proche du monde missionnaire »

mardi, 23 février 2021 groupes armés   bénévolat   missionnaires  

Kinshasa (Agence Fides) – L'Ambassadeur d'Italie en République démocratique du Congo, S:E. Luca Attanasio, assassiné hier, « était proche du monde missionnaire qui œuvre dans l'est du pays », là même où il a été tué en compagnie du carabinier qui lui servait d'escorte, Vittorio Iacovacci, et de son chauffeur congolais, Mustafa Milambo. C'est ce qu'affirme dans un entretien accordé à l'Agence Fides Monica Corna, chef de la mission salésienne VIS (Volontariat international pour le Développement) en République démocratique du Congo, qui a travaillé aux cotés des salésiens pendant 18 ans.
« Luca Attanasio était bien connu de la communauté missionnaire du Nord Kivu – indique Monica Corna qui, depuis 18 ans œuvre avec le VIS au Centre Don Bosco de Goma, chef-lieu de la province orientale congolaise. Il était sûrement une personne très enthousiaste qui croyait en ce qu'il faisait » indique la bénévole. « L'Ambassadeur Attanasio s'était rendu au Nord Kivu pour constater de visu la difficile situation des populations locales. Pour lui, il était important de voir une certaine réalité pour avoir une vision directe et être un véritable témoin ».
Concernant la dynamique de l'embuscade, Monica Corna déclare : « Je ne dispose pas d'éléments pour faire des suppositions sur ce qui s'est passé » mais elle ajoute que « si l'émotion qu'a provoqué la mort de nos compatriotes en Italie est compréhensible, il ne faut pas céder à la colère et j'espère qu'un acte de ce genre ne fera pas dire à quelqu'un qu'il ne faut plus aider le Congo ». Cela serait aller à l'encontre de l'esprit qui a animé Luca Attanasio, lequel croyait que la République démocratique du Congo devait avoir la place qui lui revient parmi les nations ».
« La réaction des congolais est de douleur et de désarroi » affirme la bénévole. « Nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi notre pays doit avoir l'honneur des chroniques seulement lors de tragédies de ce genre ».
En effet, la presse internationale ne s'occupe de la RDC et en particulier de cette région que lorsque des ressortissants étrangers et surtout des occidentaux sont impliqués dans les violences « alors même que les violences à l'encontre des populations locales sont presque quotidiennes et qu'elles sont passées sous silence » souligne la bénévoles du VIS.
L'embuscade qui a porté à la mort des trois hommes a eu lieu dans la matinée d'hier, 22 février, dans les environs du village de Kibumba, à 3 Km de Goma. Les circonstances du triple meurtre sont encore en cours d'évaluation. (L.M.) (Agence Fides 23/02/2021)


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