ANALYSE - L'Ethiopie au bord du gouffre

samedi, 7 novembre 2020 guerres   paix  

Addis Abeba (Agence Fides) – L'Ethiopie est le pays où se trouve l'imposant siège de l'Union africaine, le pays des investissements chinois, du métropolitain, des gratte-ciel et surtout le pays du Prix Nobel de la Paix, le Premier Ministre Abiy Ahmed – prix attribué « pour ses efforts pour parvenir à la paix et à la coopération internationale et en particulier pour son initiative décisive dans la résolution du conflit avec l'Erythrée limitrophe ». Pourtant, depuis qu'il a été élu, l'Ethiopie est un pays qui ne trouve pas la paix. Le début de son mandat a été fulgurant. Au cours des 100 premiers jours, il a mis un terme à la guerre avec l'Erythrée, qui durait depuis 18 ans, libéré des milliers d'opposants politiques, libéralisé la presse et garanti la liberté d'expression, légalisé différents groupes d'opposition précédemment mis hors-la-loi, entrepris une visite du pays centrée sur l'unité, la réconciliation et le changement. Toutefois ses réformes – ou peut-être le contre-coup de la liberté – ont brisé quelque chose dans l'engrenage politique et ethnique éthiopien (cf. par exemple le choix de restaurer le concept de citoyenneté pan-éthiopienne et de surmonter les divisions ethniques introduites par la Constitution fédérale de 1993).


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